Virus influenza aviaire : conduite à tenir des professionnels de santé

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La large circulation mondiale depuis quelques années du virus influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) H5N1 chez les oiseaux sauvages et captifs, puis chez de nombreuses espèces de mammifères carnivores et marins et chez des bovins fait craindre une possible adaptation du virus à l’homme et amène les autorités sanitaires à renforcer leur anticipation à ce risque.

Le niveau de risque en santé humaine demeure considéré comme faible pour la population générale et faible à modéré pour les individus exposés professionnellement par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’European Centre for Disease Prevention and Control (ECDC) et les Centres de Prévention et de contrôle des maladies (CDC) des Etats-Unis. Les cas humains détectés dans le monde jusqu’à présent sont principalement liés à des contacts étroits avec les oiseaux et d’autres animaux infectés, ainsi qu’à des environnements contaminés, et aucune transmission interhumaine de ce virus n’a été détectée à ce jour. 

Toutefois, la nette recrudescence de la détection d’infections humaines par le virus A (H5N1) en 2024 (en particulier aux Etats-Unis et en Asie du Sud-Est) incite à porter une grande attention vis-à-vis de ces évènements de transmission à l’interface animal/être humain. 

Cette situation appelle donc à une vigilance renforcée vis-à-vis de ces virus, pour assurer leur surveillance et leur détection chez l’être humain afin de mettre en œuvre les mesures de prévention nécessaires.

Selon la conduite à tenir actualisée par Santé publique France, la suspicion de grippe liée à un virus influenza d’origine animale doit être considérée pour toute patient avec syndrome grippal avec notion d’exposition à des animaux et il est attendu des professionnels de santé la mise en œuvre du protocole suivant :

  • Interroger tout patient avec syndrome grippal sur la notion d’exposition à des animaux, notamment les volailles et les porcs, mais d’autres mammifères peuvent être concernés (carnivores domestiques ou d’élevage, bovins ou autres ruminants).

  • Devant tout cas possible de grippe aviaire ou porcine, réaliser un prélèvement naso-pharyngé (et conjonctival en cas de symptômes oculaires) pour une recherche de grippe par RT-PCR. La recherche doit obligatoirement cibler le type (type A ou B) et le sous-type saisonnier (H1 et H3). Ce prélèvement peut être réalisé, si besoin, par un infirmier.

  • L’arrêté du 6 décembre 2024 étend la prise en charge du diagnostic de grippe (type et sous-type) et du SARS-CoV-2 par RT-PCR sur prélèvement respiratoire chez des personnes symptomatiques exposées à un virus influenza zoonotique et cela toute l’année.

  • En cas de résultat du test positif pour un virus influenza A et négatif ou non conclusif pour un sous-type H1 ou H3, le patient correspond à la définition de cas probable de grippe zoonotique. Un signalement à l’ARS doit être réalisé sans délai.

  • Dans l’attente du résultat, afin de réduire le risque de transmission de l’agent pathogène en cause à son entourage, des consignes d’hygiène et de prévention devront être données au patient (limitation des contacts, port du masque et adoption des gestes barrières, limiter les contacts avec les animaux). Un dépliant d’information sur les bons réflexes face aux grippes aviaire et porcine est disponible sur le site de Santé publique France.

  • Si le patient nécessite une prise en charge hospitalière, il doit être orienté vers le Samu/Centre 15.

Logigramme décisionnel de classement des cas devant tout cas possible de grippe zoonotique en fonction du résultat du test RT-PCR grippe