Dans le cadre de ce projet baptisé ORVEP (Outils de Repérage des Vulnérabilités En Périnatalité), le réseau a élaboré un questionnaire qu’il a progressivement déployé dans la région, d’abord en Indre-et-Loire et dans le Loir-et-Cher en 2023, dans le Loiret et l’Eure-et-Loir en 2024, et enfin dans le Cher et l’Indre cette année. Ce questionnaire, que les maternités, PMI, professionnels libéraux et services d’addictologie proposent aux femmes enceintes de remplir, permet de savoir si elles consomment de l’alcool, du tabac, d’autres substances psychoactives (cocaïne, héroïne, amphétamines, crack, cannabis…) ou des médicaments pouvant avoir une répercussion sur le déroulement de la grossesse. L’objectif final est de diminuer les risques de complications materno-fœtales et néonatales.
« Nous essayons de recontacter les patientes si des vulnérabilités sont identifiées et de mettre en place un accompagnement si nécessaire, explique Emmanuelle Dalaudier, sage-femme et chargée de projets au réseau Périnat Centre-Val de Loire. Il faut, bien sûr, au préalable que les patientes nous aient donné leur accord et adhèrent à la démarche. » Le questionnaire de 8 questions initialement, centrées sur les addictions, en compte maintenant 20 permettant de faciliter la communication des professionnels avec les femmes sur des sujets parfois difficiles à aborder. Ce questionnaire moins stigmatisant entraîne une plus forte adhésion des femmes et un plus grand retour de formulaires. « Peu de femmes enceintes ont indiqué consommer de l’alcool mais nous accompagnons beaucoup de patientes désireuses d’entamer un sevrage tabagique, analyse Emmanuelle Dalaudier. Nous intervenons aussi dans certains cas d’automédication d’antidépresseurs ou d’antalgiques en adaptant les traitements. » La démarche a également permis de toucher les conjoints, notamment les fumeurs, et de les sensibiliser à l’importance de ne pas exposer leur compagne et le fœtus au tabagisme passif. « Le projet ORVEP est désormais en place dans toute la région et nous ne relâchons pas nos efforts pour accroître le dépistage d'addictions potentielles en cours de grossesse », conclut Emmanuelle Dalaudier.