Il existe plusieurs souches du virus. Le clade II est responsable de l'épidémie mondiale de 2022 qui avait également touché la France. Le clade I circule historiquement en Afrique Centrale et est à l’origine de cette nouvelle épidémie.
- Le virus du clade II a continué à circuler à bas bruit, depuis l’épidémie de 2022. Le nombre de cas avait déjà augmenté de façon modérée au niveau national en décembre 2023 (7 cas déclarés) et cette augmentation s’est poursuivie avec un nombre mensuel de cas rapportés variant entre 12 et 27 entre janvier et août 2024 (151 cas recensés au total sur les 8 premiers mois de l’année 2024). A ce jour, les cas signalés sont majoritairement bénins, aucun décès n’a été signalé en France. Pas de cas en 2024 en Centre Val de Loire.
- Les épidémies de Mpox clade I sont de fréquence croissante en Afrique depuis début 2023, le total 2024 est d’ores et déjà supérieur au total 2023. Ce clade est différent de celui responsable de l’épidémie constatée en Europe et notamment en France en 2022. Le principal foyer de transmission identifié se situe en République démocratique du Congo (RDC), totalisant 95 % des cas, avec majoritairement des souches appartenant au clade 1. Ces dernières semaines, des cas confirmés de Mpox ont été signalés dans des pays voisins de la RDC tels que le Rwanda, l’Ouganda, le Burundi et le Kenya. Le clade 1b, un variant du clade I, a été confirmé au Kenya, au Burundi, au Rwanda et en Ouganda. Le clade I serait plus virulent que le clade II responsable de l’épidémie en 2022.
Le risque d’infection par un virus Mpox de clade I pour la population européenne est considéré à ce jour comme faible par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC).
Néanmoins, il est hautement probable que des cas sporadiques soient déclarés en France.
Les autorités sanitaires sont ainsi prêtes à mettre en place les mesures habituelles de gestion.
En ce sens, la stratégie de réponse mise en place par les autorités sanitaires en 2022 se décline en un plan d’action opérationnel en 7 axes :
- Suivi de la situation européenne et nationale et mise en cohérence de nos actions avec les recommandations européennes de l’ECDC et celles de l’OMS.
- Suivi épidémiologique et analyse des cas en France.
- Elaboration des conduites à tenir pour éviter la propagation de l’épidémie.
- Identification et déploiement des capacités diagnostiques.
- Orientation des cas et prise en charge dans le secteur médical.
- Traitement et vaccination.
- Prévention : Information et communication ; mise en place d’actions de prévention en coordination avec les acteurs plus concernés (secteur associatif).
Cette stratégie s’appuie sur un système de veille robuste et l’expertise des agences nationales (SpF, ANSM, ANSES, ANRS-MIE), les instances d’experts (HCSP, HAS), les experts médicaux et les sociétés savantes comme la mission nationale de coordination du risque épidémique et biologique (Coreb).
En particulier, il est important de rappeler que la France dispose :
1. d’une stratégie de réponse vaccinale réactive et préventive :
Les personnes adultes contacts à risque élevé de contracter le virus Mpox tels que définis par Santé publique France peuvent être vaccinées, incluant les professionnels de santé exposés sans mesure de protection individuelle. Il s’agit d’une vaccination post-exposition, dans une stratégie réactive autour d’un cas confirmé de Mpox. Dans l’idéal, le vaccin doit être administré dans les 4 jours après le contact à risque et au maximum dans les 14 jours.
Une vaccination préventive est également proposée aux groupes les plus exposés au virus, selon les indications retenues par la Haute autorité de santé (HAS), et parmi lesquels : les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes (HSH) rapportant des partenaires sexuels multiples, les personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples, les travailleurs-ses du sexe et les professionnels exerçant dans les lieux de consommation sexuelle, les partenaires ou les personnes partageant le même lieu de vie que celles à très haut risque d’exposition.
Il est également recommandé l’administration d’une dose unique de rappel chez les personnes ayant déjà réalisé une primovaccination complète. La dose de rappel doit être administrée à distance de la primovaccination, soit deux environ après la dernière dose.
Le ministère de la santé dispose de vaccins dit de 3e génération, portant le nom d’Imvanex® en Europe, en nombre suffisant pour faire face à une épidémie qui se développerait, comme en 2022, sur le territoire national.
2. d’une offre de dépistage et de vaccination forte depuis 2022 sur l’ensemble du territoire :
- Les personnes avec des symptômes évocateurs d’une infection à Mpox, notamment une éruption cutanée, doivent contacter préférentiellement leur médecin traitant ou un Cegidd (centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic) pour se faire dépister.
- Accès à un Cegidd : carte des coordonnées accessible sur le portail « sante.fr »
- Les centres de vaccination contre le Mpox sont coordonnés au niveau régional par les Agences régionales de santé (ARS).
Les coordonnées de ces centres sont accessibles sur le portail « sante.fr ». A noter que beaucoup de ces lieux de vaccination contre le Mpox sont des Cegidd (les Cegidd pouvant offrir à la fois une offre de dépistage et une offre de vaccination).
3. d’outils de prévention pour se protéger et protéger les autres : l’information et la réduction des risques sont les outils majeurs de lutte contre ce virus
- Une ligne téléphonique, " Mpox Info Service ", est mise en place par Santé Publique France au 0 801 90 80 69, 7 jours sur 7, de 8h à 23h, pour répondre aux interrogations des personnes potentiellement exposées.
- Des informations et de nombreux supports de prévention sont produits par les associations et les autorités. Par exemple, sur le site Sexosafe de Santé publique France.
4. d’une organisation pour la prise en charge des cas, focus organisation en région Centre-Val de Loire
En région Centre-Val de Loire, le CHU d’Orléans est l’établissement sanitaire de référence du risque épidémique et biologique (ESR REB). Aussi, vous avez la possibilité, en tant que personnel soignant de 1ère ligne, dans chaque département, face à un cas suspect/ probable/ confirmé de contacter le centre 15 qui se chargera de faire le lien avec un infectiologue de garde pour appui et aide à l’orientation.
La vaccination est organisée à la maille départementale en centre de vaccination ou en Cegidd. Pour retrouver la liste des centres de vaccination : le portail « sante.fr »
Rôle de l’ARS Centre-Val de Loire
L’Agence est chargée de surveiller l’épidémie au niveau de la région Centre-Val de Loire en lien avec Santé publique France et d’organiser l’offre de soins en réponse à la situation.
Le Mpox est une maladie à déclaration obligatoire. En face d’un cas probable (= signes cliniques évocateurs + contact à risque avec un cas confirmé) ou d’un cas confirmé (confirmation biologique par PCR), un formulaire de déclaration obligatoire devra être complété et adressé par mail sans délai au point focal régional de l’ARS : ars45-alerte@ars.sante.fr.
L’ARS enquête et interroge ensuite les cas confirmés et probables en lien avec la cellule régionale de Santé publique France
L’ARS pilote l’organisation des soins sur le territoire : des lieux d’analyse des prélèvements, à la vaccination ou la prise en charge des patients.
La cellule de veille, d’alerte et de gestion sanitaire reste à l’écoute des professionnels de santé : ars45-alerte@ars.sante.fr ou 02 38 77 32 10.
Le mission nationale de Coordination du risque épidémique et biologique (COREB) met à votre disposition des fiches opérationnelles auxquelles vous pouvez vous rapporter : Fiches pratiques - mpox virus - Spécifiques - Fiches et procédures - COREB (infectiologie.com)