Monoxyde de carbone : bilan 2022 des intoxications

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Pollution de votre intérieur et monoxyde de carbone

En 2022, 50 signalements d’intoxication au monoxyde de carbone ont été recensés en région Centre-Val de Loire, impliquant 118 personnes dont 1 en est décédée.

Spot à destination des publics jeunes 

Spot évoquant l'entretien des matériels de chauffage

 Spot évoquant l'utilisation des chauffages d'appoint

Le dispositif national de surveillance des intoxications au monoxyde de carbone existe depuis 2005.

Le centre antipoison d’Angers, guichet unique de ce dispositif, recense toutes les intoxications au monoxyde de carbone quelle que soit leur origine (habitat, milieu professionnel, tentative de suicide…). Il reçoit tous les signalements et les transmet à l’ARS après enquête médicale.

Les signalements proviennent des acteurs de terrain concernés par la prise en charge médicale des victimes ou par la mise en sécurité des lieux de l’accident (sapeurs-pompiers, Samu, SOS médecins, services hospitaliers, GRDF…). Les incendies qui font l’objet d’une surveillance particulière ne sont pas inclus dans le dispositif. Plus de 80 % des signalements reçus en 2022 proviennent des services de secours et d’incendie ainsi que des services de médecine d’urgence des hôpitaux. Quelques intoxications sont également transmises à l’ARS par la Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités de Centre-Val de Loire (DREETS).

Objectifs de la surveillance des intoxications :

  • le recensement exhaustif des accidents,
  • une prise en charge médicale rapide et adaptée,
  • un repérage des situations à risques,
  • la diminution des récidives d’intoxication.

 

 

Chaque année, la majorité des intoxications survient lors de la période de chauffe, c'est-à-dire durant les mois d’octobre à mars. Cette saisonnalité est globalement observée pour l’année 2022. Comme en 2021, les températures fraîches, qui ont persisté au cours du mois d’avril 2022 avec des minimales à 5°C, peuvent expliquer le nombre encore élevé d’intoxications en fin de saison de chauffe.

En 2022, 4 intoxications ont eu lieu en milieu professionnel et 46 intoxications (92 %) ont lieu dans les habitations.

La répartition des épisodes (cas) par type d’intoxication et par département est présentée ci-après :

Les agents des services santé-environnement des délégations départementales de l’ARS et des services communaux d’hygiène et de santé sont en charge de mener des enquêtes environnementales après chaque intoxication (hors intoxications professionnelles et volontaires). Ces enquêtes ont permis d’identifier la chaudière comme étant l’appareil à combustion à l’origine de la majorité (59%) des cas d’intoxication survenant dans l’habitat en 2022. D’autres équipements tels que les poêles et radiateurs (11%), les barbecues et braseros utilisés en intérieur (9 %), les chauffe
eaux (6 %) ou les cheminées avec ou sans inserts (6 %) ont été incriminés dans une quinzaine de cas.
Les cas d’intoxications qui surviennent au travail sont investigués par les agents de la DREETS. Ces investigations ont mis en évidence que la source la plus fréquente à l’origine des cas d’intoxications professionnelles au CO en 2022 reste, comme en 2021, l’utilisation de moteurs thermiques en espace confiné (50 %).
Une intoxication mortelle a eu lieu en 2022 dans notre région, dans le département du Loir-et-Cher (41). Elle était liée à l’utilisation d’une chaudière à gaz défaillante dans l’habitat.

Sources suspectées

Depuis 2012, le nombre d’épisodes d’intoxication est resté relativement stable : de l’ordre d’une cinquantaine de cas par an. En revanche, le nombre de personnes intoxiquées varie davantage. Cette variation est liée aux épisodes d’intoxications survenus principalement dans des établissements recevant du public (ERP), impliquant un grand nombre de personnes. Cela explique notamment le pic de personnes intoxiquées en 2015, où un épisode d’intoxication par gaz de combustion d’un groupe électrogène dans une cave champignonnière avait touché 156 personnes.
En 2022, il n’y a pas eu d’épisode d’intoxication massive et aucune intoxication au sein d’un ERP n’a été rapportée. Par ailleurs, par rapport à 2021, le bilan 2022 met en avant des variations notables de nombre d’épisodes d’intoxication à l‘échelle départementale (+10 en Eure-et-Loir (28) et, à l’inverse, -8 dans le Loiret (45)).

Evolution des signalements d'intoxications au CO en Centre-Val de Loire sur 10 ans

Les intoxications au monoxyde de carbone concernent l’ensemble des territoires de la région, et sont inégalement réparties selon les années. Les taux d’incidence (nombre de personnes intoxiquées au monoxyde de carbone rapporté au nombre d’habitants du département) pour les départements d’Eure-et-Loir (28), de l’Indre (36) et du Loir-et-Cher (41) sont supérieurs au taux d’incidence régional de l’année 2022.

 

 

Définition et symptômes

Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz toxique incolore et inodore. Sa densité est voisine de celle de l’air. La présence du monoxyde de carbone résulte d’une combustion incomplète, et, ce, quel que soit le combustible utilisé : bois, butane, charbon, essence, fuel, gaz naturel, pétrole, propane. Souvent, la combustion incomplète dans les habitations est liée à un dysfonctionnement d’un appareil à combustion, un défaut d’entretien ou d’évacuation des fumées ou encore à une mauvaise aération du local.

Toxicité

Le CO est un gaz très toxique qui, absorbé en quelques minutes par l’organisme, se fixe à la place de l’oxygène dans le sang.

Les signes d'une intoxication peu sévère au CO ne sont pas spécifiques, rendant celle-ci d’autant plus difficile à repérer. Maux de têtes, nausées, vomissements, sont les symptômes qui doivent alerter. Si ces symptômes sont observés chez plusieurs personnes dans une même pièce ou qu’ils disparaissent hors de cette pièce, cela peut être une intoxication au monoxyde de carbone.

Une intoxication grave peut conduire à la perte de conscience, voire au décès et, ce, en quelques minutes seulement. Le CO peut également entraîner des séquelles, parmi lesquelles des troubles nerveux, des atteintes cardiaques…Enfin, la toxicité est plus sévère chez les femmes enceintes (atteinte fœtale).

En cas d'accident...

Aérer immédiatement les locaux en ouvrant portes et fenêtres

Faire évacuer les locaux

Appeler les secours : 18 pour les pompiers ou 15 pour le SAMU

Les bons gestes de prévention

  • Faire systématiquement vérifier par un professionnel avant chaque saison hivernale les installations permettant le chauffage et la production d'eau chaude, ainsi que les conduits de fumée,
  • Aérer les pièces tous les jours,
  • Maintenir les systèmes de ventilation en bon état de fonctionnement,
  • Ne pas obstruer les entrées et sorties d'air,
  • Les instructions d'utilisation des appareils à combustion prescrites par le fabricant doivent être respectées (un chauffage d’appoint ne doit pas être utilisé de manière continue),
  • Les groupes électrogènes  doivent être placés à l'extérieur des bâtiments et à distance des prises d’air et des ouvrants,
  • Ne pas utiliser de cuisinières, braseros, ou de barbecues pour se chauffer.

Spot radio diffusé lors de la campagne de prévention novembre / décembre 2022