Dons de spermatozoïdes et d'ovocytes, un geste pour aider à donner la vie

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Le don de gamètes permet à des personnes qui ne peuvent pas concevoir d’avoir un enfant. En Centre-Val de Loire, la demande est en hausse et les donneurs manquent, en particulier les donneuses d’ovocytes.

Qu’est-ce que le don de gamètes ?

Le don de gamètes consiste à donner ses spermatozoïdes (pour les hommes) ou ses ovocytes (pour les femmes) afin de permettre à d’autres personnes de concevoir un enfant. Ce don est gratuit, volontaire et encadré par la loi. Depuis la révision de la loi de bioéthique en 2021, les enfants nés grâce à un don peuvent, à leur majorité, accéder à l’identité et aux informations non identifiantes du donneur ou de la donneuse, s’ils le souhaitent.

Le don est destiné à des personnes qui ne peuvent pas avoir d’enfant pour des raisons médicales, ou parce qu’elles n’ont pas accès à des gamètes viables dans leur couple. Il permet également aux femmes seules ou aux couples de femmes d’avoir recours à la procréation médicalement assistée (PMA), désormais autorisée dans ce cadre.

Le don de gamètes permet chaque année à des milliers de familles de voir naître un enfant. En 2022, environ 1 500 enfants sont nés en France grâce à un don de spermatozoïdes ou d’ovocytes. Un chiffre en hausse.

Mais les besoins augmentent fortement. L’ouverture de la PMA à un public plus large a provoqué une hausse de plus de 30 % des demandes entre 2021 et 2023, selon l’Agence de la biomédecine. Sans donneurs ni donneuses en nombre suffisant, les délais s’allongent, et les projets de parentalité sont retardés, parfois de plusieurs années.

Le don d’ovocytes est particulièrement concerné : plus complexe et engageant, il est aussi deux fois moins fréquent que le don de spermatozoïdes. En 2022, seulement 836 femmes ont donné leurs ovocytes en France, contre plus de 1 400 donneurs de sperme

Centre-Val de Loire : une demande en hausse

Dans la région Centre-Val de Loire, le nombre de demandes de PMA a été multiplié par dix en deux ans. En 2023, le CHU de Tours a réalisé 499 inséminations avec donneur, contre une cinquantaine seulement en 2021. Pour répondre à la demande, un nouveau centre de dons est en cours d’ouverture au CHU d’Orléans, en complément de celui de Tours. Les cinq centres de la région participent aussi désormais à la collecte de gamètes, ce qui permet de mieux répartir la charge de travail. Aujourd'hui, les délais sont : 

  • 1 an d’attente pour un don de sperme,
  • 2 ans pour un don d’ovocytes.

Le nombre de candidates au don d’ovocytes a fortement baissé depuis 2022, limitant l’accès à la PMA pour de nombreuses femmes. C’est pourquoi les équipes médicales lancent un appel à la mobilisation : en 2023, 200 enfants sont nés dans le service de PMA du CHU de Tours grâce aux dons.

Comment se passe un don ?

Le don est gratuit, volontaire et anonyme. 

Pour les hommes : le don de spermatozoïdes

Le don de sperme est ouvert aux hommes de 18 à 44 ans inclus, en bonne santé. Il se fait après une série d’examens médicaux (bilan de santé, dépistages, entretien médical). Le donneur est ensuite invité à effectuer plusieurs prélèvements de sperme dans un centre agréé.

Le sperme est congelé et conservé jusqu’à ce qu’il soit utilisé dans le cadre d’une PMA. Tout est pris en charge, et le donneur peut bénéficier d’un accompagnement psychologique s’il le souhaite.

Plus d'infos sur le don de spermatozoïdes

Pour les femmes : le don d’ovocytes

Le don d’ovocytes s’adresse aux femmes de 18 à 37 ans inclus, également en bonne santé. Le parcours est plus long, car il nécessite une stimulation hormonale pendant une dizaine de jours, suivie d’une ponction des ovocytes sous anesthésie légère.

Un suivi médical et des examens approfondis sont réalisés en amont. Comme pour le don de sperme, tout est pris en charge, et un soutien est proposé à chaque étape du parcours.

Plus d'infos sur le don d'ovocytes

« Faîtes des parents », la campagne portée par l’Agence de la biomédecine

La ville de Tours a été sélectionnée pour participer à l’opération nationale « Faîtes des parents », portée par l’Agence de la biomédecine. Un bus d’information sera installé en centre-ville le 1er octobre pour informer les passants, répondre à leurs questions et proposer des rendez-vous de don.

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