Assurer un suivi et accompagner la réinsertion après un AVC

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Faire en sorte que chaque patient ayant subi un AVC, avec déficiences résiduelles, puisse bénéficier d’une prise en charge adaptée à ses besoins à chaque étape de sa vie.

Toutes les personnes ayant été victimes d’un AVC doivent bénéficier d’une consultation d’évaluation pluriprofessionnelle post-AVC (CPPPAVC) entre 2 mois à 1 an après leur AVC.

Cette consultation post-AVC est principalement à l'initiative d'un professionnel de santé qui en fait la demande. Elle constitue une étape nécessaire dans le parcours puisqu’elle permet :

  • d’évaluer la situation de la personne, dans une approche globale et pluridisciplinaire,
  • de répondre aux questions de la personne et de son entourage,
  • de faire le point sur la prise en soin déjà réalisée (dont la fin du bilan étiologique),
  • d’évoquer la prévention secondaire,
  • de détecter d’éventuels troubles cognitifs et/ou comportementaux qui se seraient révélés après la sortie,
  • d’apprécier l’impact de l’AVC sur les habitudes de vie, les aptitudes à la réinsertion sociale et professionnelle,
  • d’orienter ces personnes vers les professionnels compétents pour la poursuite des soins et de l’accompagnement.

Toute consultation post-AVC fait l’objet d’un courrier de synthèse qui sera adressé, avec l’accord de la personne, à l’ensemble des professionnels participant à sa prise en soin.

Établissements proposant une CPPPAVC

En région Centre-Val de Loire, des CPPPAVC sont proposées dans plusieurs services de neurologie ou dans des établissements de soins médicaux et réadaptation spécialisés en neurologie.  

Carte interactive. Cliquez dessus pour plus d'information. 

Pour aller plus loin : l’instruction des consultations d’évaluations pluriprofessionnelles post-AVC est disponible ici

En fonction des déficiences et de leur impact sur les aptitudes à l’emploi / formation, le retour dans l’emploi ou dans le parcours de formation sera adapté à chaque situation individuelle.

Plusieurs organismes et dispositifs peuvent être sollicités pour préparer ou accompagner la réinsertion socio-professionnelle.

  • La démarche d’insertion précoce

La Démarche précoce d’insertion (DPI) socioprofessionnelle est un processus d’accompagnement, initié dès l’hospitalisation en SMR (mentions neurologie et/ou locomoteur), qui permet d’augmenter les chances d’inclusion sociale des personnes dont l’état de santé est susceptible de remettre en cause l’employabilité.

Le caractère précoce de la démarche permet de prendre en compte dès les premières étapes du parcours, la dimension socioprofessionnelle, tout en assurant les soins, la réadaptation et la réinsertion.

Pour aller plus loin : Label de la HAS

En région Centre-Val de Loire, deux SMR spécialisé en neurologie et locomoteur proposent une démarche précoce d’insertion en interne et auprès d’établissements partenaires :

  1. Le CMPR Bel Air37390 La Membrolle-sur-Choisille
  2. L’ADAPT21 chemin des Carrières, 18000 Bourges
  • Les services de l’Assurance Maladie et les services de santé au travail

À l’issue d’un arrêt de travail différentes solutions de reprise d’activité peuvent être envisagées, de façon concertée avec le médecin, l’Assurance Maladie et le médecin du travail, telles que :

  • un temps partiel pour motif thérapeutique (appelé couramment mi-temps thérapeutique),
  • un aménagement du poste de travail,
  • un reclassement.

En cas d’impossibilité de reprendre un emploi après un arrêt de travail, les services de l’Assurance Maladie peuvent accompagner la personne vers une reconversion professionnelle adaptée à ses capacités. L’accompagnement peut commencer pendant l’arrêt de travail, en mettant en place des dispositifs qui faciliteront la reprise d’activité dans les meilleures conditions : Arrêt maladie du salarié : droits et démarches | ameli.fr | Assuré 

  • Le site "Mon Parcours Handicap"

Le site "Mon Parcours Handicap", site d’information officiel des personnes en situation de handicap et de leurs aidants, donne de nombreuses informations utiles : les différentes aides et démarches, des services en ligne, etc... . Consulter le site ici

  • L’Unité d’évaluation, de réentrainement et d’orientation sociale (UEROS)

Lorsque les séquelles de la lésion cérébrale restent invalidantes pour envisager ou stabiliser une réinsertion socio-professionnelle satisfaisante pour la personne, une orientation en UEROS peut être envisagée. Une UEROS est une Unité d’évaluation, de réentrainement et d’orientation sociale qui s’adresse aux personnes atteintes de lésions cérébrales acquises afin d’évaluer et de ré-entrainer leurs capacités pour favoriser leur autonomie, la vie sociale et pour explorer le retour à une vie professionnelle.

En région Centre-Val de Loire, l’UEROS est adossé à l’ESPO-ESRP de Fontenailles à Beaumont-Louestault.

Après un AVC, une activité physique adaptée mise en place précocement, puis poursuivie régulièrement toute la vie améliore l’état de santé, l’autonomie et la condition physique des patients post-AVC.

L’activité physique adaptée est reconnue comme une thérapeutique à part entière dans de nombreuses maladies chroniques, facteurs de risque et situations de perte d’autonomie.

Les personnes victimes d’un AVC bénéficieront de la pratique d’une activité physique régulière. C’est une des mesures hygiéno-diététiques à mettre en place après un AVC car elle permet de lutter contre le surpoids, l’HTA, diminue la glycémie et les risques thrombotiques et agit donc directement sur la récidive d’AVC. Elle limite le risque de sur-handicap et de perte d’autonomie. Elle contribue aussi à sortir de la maladie, à maintenir des liens sociaux, à améliorer le moral et l’estime de soi.

  • L’activité physique dans le quotidien

Il n’y pas d’âge pour débuter une activité physique régulière après un AVC, à condition de la faire progressivement, après avis médical dans le contexte des suites d’un AVC.

Il est conseillé de pratiquer une activité physique adaptée régulière (30 minutes deux à trois fois par semaine) d’intensité modérée et chaque jour d’essayer de faire plus d’exercices, en les adaptant aux habitudes de vie.

La marche est toujours conseillée, tant que possible, dans la mesure du handicap.

Il n’y a pas de sport contre-indiqué après un AVC. Cependant, certains sports le sont car à haut risque de traumatisme et donc d’hémorragie en cas de prise d’anticoagulants. De même, certaines activités ou sports ne peuvent être autorisés que par un médecin spécialisé en cas d’épilepsie active.

  • L’activité physique adaptée (APA) sur prescription médicale

L’APA sur prescription médicale permet d’accompagner vers une activité sportive en autonomie des patients malades chroniques qui nécessitent un accompagnement personnalisé et progressif dans un cadre sécurisé. Elle est dispensée par un professionnel qualifié : masseur-kinésithérapeute, ergothérapeute, psychomotricien ou enseignant en activité physique adaptée qui transmet régulièrement un compte-rendu au médecin.

La prescription médicale d’APA est précédée d’une évaluation médicale à minima et si nécessaire d’une consultation médicale d’activité physique selon des indications précisées dans le guide et les référentiels d’aide à la prescription selon la pathologie ciblée.

Le médecin établit par écrit la prescription médicale initiale d'activité physique adaptée, notamment le type d'activité, sa durée, sa fréquence, son intensité sur un formulaire spécifique dont le modèle est défini par arrêté du ministère chargé de la santé.

Pour en savoir plus : Prescription d’activité physique adaptée | ameli.fr | Médecin

Le médecin peut également choisir d’orienter le patient vers une Maison sport-santé pour lui permettre de bénéficier d’un bilan médico-sportif et de conseils sur les offres disponibles localement.

  • Les Maisons Sport-Santé

Les Maisons Sport-Santé ont pour but d’accompagner et conseiller les personnes souhaitant pratiquer une activité physique et sportive à des fins de santé, de bien-être, quel que soit leur âge ou leur condition physique.

Elles permettent aux personnes qui le souhaitent de bénéficier d’un bilan médico-sportif et d’être accompagnées à la reprise d’une activité physique et sportive en définissant un programme personnalisé sport-santé. La reprise de l’activité physique pourra avoir lieu au sein de la Maison Sport-Santé. L’objectif est d’inscrire la pratique d’activité physique et sportive de façon durable pour chaque personne,  en orientant ensuite vers des offres sport-santé adaptées réalisées par des clubs sportifs ou d’autres structures.

En région Centre-Val de Loire, 18 Maisons Sport-Santé sont habilitées :

 

  • Le sport en club ou club handisport

Après un AVC, il est aussi possible de pratiquer le sport en club. Les clubs sportifs ou les clubs handisports sont ouverts à la diversité.

Certains y rechercheront le simple plaisir de la pratique sportive, d’autres viseront les Jeux Paralympiques et rêveront de médailles olympiques !

Après l’AVC ou l’AIT, les capacités motrices, sensitives et visuelles, mais aussi cognitives et comportementales (lenteur pour réagir, inattention, difficultés à faire plusieurs taches en même temps…) peuvent être altérées et constituer un obstacle à la reprise de la conduite automobile. C’est pourquoi il existe une règlementation qui encadre cette activité. Selon l’arrêté du 28 mars 2022, « La conduite d’un véhicule terrestre à moteur requiert une aptitude physique, cognitive et sensorielle. Le conducteur apprécie sa capacité à conduire au regard de ses affections médicales, de son état de fatigue et de vigilance, de sa capacité de mobilité, de la prise de médicaments ou de substances psychoactives », dans le respect de l’article R.412 

À noter que dans les 15 jours qui suivent un événement vasculaire cérébrale la conduite est contre-indiquée. 

Passé ce délai, après un AVC il est fortement recommandé de prendre contact avec un médecin agréé par la préfecture. Ce médecin pourra demander un avis spécialisé, des examens complémentaires (tests neuropsychologiques) ou un test de conduite dans une auto-école. En effet, en cas de non-respect de la réglementation (reprise de la conduite sans revalidation), la responsabilité civile et pénale du conducteur est engagée. (Article R211-10 - Code des assurances et article Article 222-6-1 - Code pénal, Article 222-19 - Code pénal, Article 222-20-1 - Code pénal et Article 222-18 - Code pénal)

Il peut être décidé :

  • une aptitude définitive à la conduite,
  • des mentions additionnelles ou restrictives sur le titre de conduite,
  • un aménagement du véhicule (boite automatique, boule au volant),
  • la délivrance d’un permis de durée limitée ou spécifiant une zone géographique de conduite,
  • une incompatibilité avec le maintien du permis de conduire.

Afin de réaliser cette démarche, et trouver la liste des médecins agréés, voici les liens utiles vers les sites internet de chaque préfecture :

SMR spécialisés en neurologie proposant des évaluations d'aptitude à la conduite automobile

Carte interactive. Cliquez dessus pour plus d'information. 

Pour aller plus loin : santé et sécurité routière "Docteur, est-ce que c'est grave si je conduis ?"

Les patients avec déficiences séquellaires ou en situation de handicap du fait de leur AVC peuvent bénéficier des services de la Maison Départementale de l'Autonomie (MDA) de leur département de résidence.  

La MDA pourra orienter les personnes vers des établissements ou dispositifs adaptés, dont certains proposent un accueil ou un accompagnement spécifiques aux personnes ayant eu une lésion cérébrale acquise.

Remarque : l’admission à l’Équipe mobile d’accompagnement des personnes cérébrolésées (Pôle Bel-Air -37390 La Membrolle-sur-Choisille) ne nécessite pas d’orientation MDA, mais est soumise à des critères d’admission.

Établissements et dispositifs médico-sociaux accompagnant les personnes cérébrolésées

Carte interactive. Cliquez dessus pour plus d'information. 

Acteurs de première ligne dans l’accompagnement quotidien réalisé auprès des personnes victimes d’AVC, les aidants ont un rôle et une place prépondérants. Ils sont particulièrement exposés aux risques d’épuisement, d’isolement par rapport à l’entourage familial, social et professionnel. Soutenir les aidants c’est prendre soin de l’aidant et de la personne aidée.  

  • Les plateformes d’accompagnement et de répit

En région Centre-Val de Loire des plateformes d’accompagnement et de répit s’engagent dans l’aide aux aidants et aux proches aidants.

Consultez aussi le site du ministère de la santé : Agir pour les aidants | solidarites.gouv.fr