Monoxyde de carbone : bilan 2024 des intoxications

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Pollution de votre intérieur et monoxyde de carbone

En 2024, 49 signalements d’intoxications accidentelles au monoxyde de carbone ont été enregistrés en région Centre-Val de Loire, impliquant 148 personnes intoxiquées, dont 101 hospitalisées.
Aucun décès n’a été recensé.

Spot à destination des publics jeunes 

Spot évoquant l'entretien des matériels de chauffage

 Spot évoquant l'utilisation des chauffages d'appoint

Les intoxications surviennent majoritairement dans l’habitat (84 %), principalement en raison de problèmes de chaudières (56 %) ou de défauts d’appareils de chauffage (24 %). On note également une augmentation des cas liés aux groupes électrogènes et moteurs thermiques, souvent utilisés dans des conditions inadaptées.

Le taux d’incidence régional s’établit à 5,7 intoxiqués pour 100 000 habitants, en hausse par rapport à 2023.
La répartition géographique montre une implication de tous les départements, avec une incidence plus marquée dans le Cher et l’Eure-et-Loir.

Pour consulter le détail des données, les causes identifiées et les gestes de prévention à adopter : 

Le dispositif national de surveillance des intoxications au monoxyde de carbone (CO) existe depuis 2005.

Le centre anti-poison d’Angers, guichet unique de ce dispositif, recense toutes les intoxications au monoxyde de carbone, quelle que soit leur origine (habitat, milieu professionnel, tentative de suicide…). Il reçoit les signalements et les transmet à l’Agence régionale de santé (ARS) après enquête médicale.

Les signalements proviennent des acteurs de terrain concernés par la prise en charge médicale des victimes ou par la mise en sécurité des lieux de l’accident (sapeurs-pompiers, Samu, SOS médecins, services hospitaliers, GRDF…). Les incendies, qui font l’objet d’une surveillance particulière, ne sont pas inclus dans le dispositif. Plus de 60 % des signalements reçus en 2023 provenaient des services d’incendie et de secours, et plus de 25% provenaient des services de médecine d’urgence des hôpitaux. Lorsqu’elles surviennent dans un cadre professionnel, les intoxications sont investiguées par la Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités de Centre-Val de Loire (DREETS), qui informe l’ARS de leur survenue.

Objectifs de la surveillance des intoxications :

  • le recensement exhaustif des accidents,
  • une prise en charge médicale rapide et adaptée,
  • un repérage des situations à risques,
  • la diminution des récidives d’intoxication.

 

Les intoxications au CO concernent l’ensemble des territoires de la région mais sont inégalement réparties géographiquement. Comme en 2023, le taux d’incidence (nombre de personnes intoxiquées au monoxyde de carbone rapporté au nombre d’habitants du département) pour le département d’Eure-et-Loir (28) reste supérieur au taux d’incidence régional de l’année 2024.

Cartographie des intoxications au CO en région Centre-Val de Loire

 

Définition et symptômes

Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz toxique incolore et inodore. Sa densité est voisine de celle de l’air. La présence du monoxyde de carbone résulte d’une combustion incomplète, et, ce, quel que soit le combustible utilisé : bois, butane, charbon, essence, fuel, gaz naturel, pétrole, propane. Souvent, la combustion incomplète dans les habitations est liée à un dysfonctionnement d’un appareil à combustion, un défaut d’entretien ou d’évacuation des fumées ou encore à une mauvaise aération du local.

Toxicité

Le CO est un gaz très toxique qui, absorbé en quelques minutes par l’organisme, se fixe à la place de l’oxygène dans le sang.

Les signes d'une intoxication peu sévère au CO ne sont pas spécifiques, rendant celle-ci d’autant plus difficile à repérer. Maux de têtes, nausées, vomissements, sont les symptômes qui doivent alerter. Si ces symptômes sont observés chez plusieurs personnes dans une même pièce ou qu’ils disparaissent hors de cette pièce, cela peut être une intoxication au monoxyde de carbone.

Une intoxication grave peut conduire à la perte de conscience, voire au décès et, ce, en quelques minutes seulement. Le CO peut également entraîner des séquelles, parmi lesquelles des troubles nerveux, des atteintes cardiaques…Enfin, la toxicité est plus sévère chez les femmes enceintes (atteinte fœtale).

En cas d'accident...

  • Aérer immédiatement les locaux en ouvrant portes et fenêtres
  • (Faire) évacuer les locaux
  • Appeler les secours : 18 pour les pompiers, 15 pour le SAMU ou 114 (destiné aux personnes sourdes/malentendantes)

Les bons gestes de préventions

  • Faire systématiquement vérifier par un professionnel avant chaque saison hivernale les installations permettant le chauffage et la production d'eau chaude, ainsi que les conduits de fumée,
  • Ne pas utiliser de cuisinières, de braseros, ou de barbecues en intérieur pour se chauffer,
  • Aérer les pièces tous les jours,
  • Maintenir les systèmes de ventilation en bon état de fonctionnement,
  • Ne pas obstruer les entrées et sorties d'air,
  • Les instructions d'utilisation des appareils à combustion prescrites par le fabricant doivent être respectées (un chauffage d’appoint ne doit pas être utilisé de manière continue),
  • Les groupes électrogènes doivent être placés à l'extérieur des bâtiments et à distance des prises d’air et des ouvrants.

Spot radio diffusé lors de la campagne de prévention novembre / décembre 2022