Prévenir les maladies transmises par les tiques

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Visuel _ tique 2017

Il existe près de mille espèces de tiques dans le monde, seules quelques-unes sont vectrices d’agents pathogènes. Ces dernières sont néanmoins responsables de maladies infectieuses chez les animaux (en Europe) et les humains.

Les tiques vivent dans les forêts, prairies mais également dans les espaces verts des villes et dans les jardins. Elles se placent sur l’extrémité des herbes, des feuilles mortes ou des branches et attendent le passage d’un animal pour s’y fixer et se nourrir de son sang. Elles restent accrochées plusieurs jours pour faire un repas sanguin et peuvent alors inoculer la bactérie, le virus ou le parasite spécifique selon son espèce dont elle est infectée. Le risque de piqûre de tiques est particulièrement important de début avril à octobre, période propice aux sorties de plein air.

Les maladies liées aux tiques peuvent être d’origine :

  • bactérienne : maladie de Lyme, rickettsiose, tularémie, bartonellose, etc,
  • virale : encéphalites à tiques, fièvres hémorragiques telle que la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, louping-ill du mouton, etc. ;
  • parasitaire : piroplasmose canine, babesiose bovine, anaplasmose, etc.

La maladie de Lyme

La phase primaire est caractérisée par une plaque rouge indolore autour de la piqûre, s'étendant rapidement de façon circulaire, et d'une taille supérieure ou égale à 5 cm au point d'inoculation. C'est ce que l'on appelle l'érythème migrant. Il s'agit de la manifestation la plus fréquente (environ 80 % des cas). La maladie de Lyme évolue lentement et la piqûre de tique peut passer inaperçue. Elle peut comporter des symptômes à type d’étourdissement, de maux de tête, de douleurs migratoires articulaires, tendineuses ou osseuses. Et en l’absence de traitement, la maladie peut provoquer des atteintes cutanées, musculaires, neurologiques et articulaires pouvant être très invalidantes. 

La fièvre hémorragique de Crimée-Congo : une émergence possible en France

Le virus FHCC se transmet le plus souvent par la piqûre d’une tique Hyalomma marginatum infectée par le virus. Cette espèce de tique est plus grosse que les autres espèces que l’on retrouve en France. Ses pattes sont rayées et elle peut atteindre 8 mm à l'âge adulte. Installée en Corse depuis de nombreuses années, elle est également présente depuis une dizaine d’années sur l’ensemble du littoral méditerranéen français (Pyrénées-Orientales, Aude, Hérault, Gard, Ardèche, Drôme, Bouches-du-Rhône, Var, Alpes-Maritimes). La maladie se manifeste par des symptômes d’apparition brutale à type de fièvre, myalgies (douleurs musculaires), vertiges, raideur et douleurs de la nuque, douleurs dorsales, céphalées, yeux sensibles et photophobie … Dans 80 % à 90% des cas elle est peu symptomatique, mais peut-être grave dans certains cas compliqués d’hémorragie diffuse. On peut se contaminer aussi en écrasant une tique infectée ou en manipulant les fluides ou le sang d’un animal infecté.

En savoir plus sur le site de Santé publique France.

L’encéphalite à tiques, un virus pouvant provoquer des troubles neurologiques

Le virus de l’encéphalite à tiques est principalement transmis à l’être humain par des piqûres de tiques du genre Ixodes infectées. Des cas peuvent aussi survenir suite à la consommation de produits laitiers non pasteurisés. En effet, les ruminants peuvent être infectés par la piqûre d’une tique et excréter le virus dans le lait pendant plusieurs jours. Chez l’être humain, les symptômes se manifestent dans 20 % à 40% des infections. Ils sont principalement de type grippal (fièvre, fatigue, maux de tête, courbatures, malaises) et digestifs. Un tiers des cas cliniques peuvent évoluer vers une forme plus sévère, avec apparition de signes neurologiques de type méningites ou méningo-encéphalites, entraînant l’hospitalisation des patients. Cette maladie peut causer de graves complications, avec des séquelles neurologiques (paralysies, troubles du comportement ou de la mémoire) pouvant persister plusieurs années.

La principale manière de se protéger contre les maladies transmises par les tiques est d'éviter les piqûres de tique en adoptant les mesures de protection individuelle, au printemps et en été, dans les lieux où la tique est installée (zones sèches de garrigues et de maquis, pâtures, chemins de randonnée, champ, cultures, vergers, vignes, etc.) : 

  • Porter des vêtements couvrant les jambes et les bras, de couleur claire de préférence pour mieux voir la tique 
  • Porter des chaussures fermées 
  • Inspecter régulièrement son corps et celui des enfants
  • Disposer d’un tire-tique ou une pince fine pour retirer la tique rapidement en cas de piqûre 

Les répulsifs cutanés ayant une efficacité limitée, leur utilisation ne doit pas se substituer aux mesures de préventions citées ci-dessus.

Si je trouve une tique sur moi, je l’ôte dès que possible avec un tire-tique puis je désinfecte ma peau, et je surveille l’évolution de ma piqure et mon état de santé.

Dans la mesure du possible, je prends en photo la tique pour l’identification de l’espèce.

En cas d’apparition de l’un ou l’autre des symptômes décrits pour chaque maladie, je consulte rapidement mon médecin traitant avec la photo de la tique.

Votre médecin fera les signalements adaptés à votre cas en termes de risques sanitaires selon la maladie suspectée.

L’INRAE Grand-Est Nancy a développé un programme de recherche participative CITIQUE où les citoyens peuvent aider la recherche sur les tiques et les maladies qu’elles transmettent en signalant les piqures de tiques et en envoyant la tique piqueuse par voie postale.
Plus de précision l’application pour smartphone « signalement TIQUE) sur le site CITIQUE.

Vidéo : la prise en charge des maladies liées aux tiques

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Application nationale pour signaler les piqûres de tiques et s’informer sur la conduite à tenir, disponible pour les appareils android sur le play store 

et pour les appareils apple sous (iOS) sur l’app store.