"C’est décidé, demain, j’exerce en Centre-Val de Loire" : une soirée dédiée aux internes

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Installation médecin région Centre-Val de Loire

La soirée "C’est décidé, demain, j’exerce en Centre-Val de Loire", qui s’est tenue à la Faculté de médecine de Tours, a permis aux internes de la région de découvrir l’étendue des dispositifs d’aides et d’accompagnement pour favoriser leur installation sur le territoire. Et de rencontrer des professionnels et des acteurs-clés, afin de les aider à construire leur projet professionnel.

Le Centre-Val de Loire fait partie des régions connaissant des difficultés à attirer et installer des jeunes médecins sur son territoire. Pour améliorer l'offre de soins, la mobilisation doit être générale. Ainsi, l’ARS et plusieurs partenaires organisaient, mardi 2 octobre 2018, une soirée permettant aux internes de rencontrer des associations (réseaux…), des institutions (Assurance maladie, collectivités…) et des professionnels de santé (généralistes, spécialistes, urgentistes…), leur permettant ainsi d’affiner leur projet professionnel.  

La carte de la dynamique interprofessionnelle

A l’heure du choix, l’interne ausculte plusieurs critères : le choix d’une spécialité et les possibilités offertes en ce sens, sur le territoire, mais aussi l’environnement social et culturel, ou encore les aides à l’installation. Concernant ce dernier critère, la directrice de l’ARS Centre-Val de Loire, Anne Bouygard, a rappelé que, paradoxalement, "si la région connaît des difficultés, en ville comme à la campagne, le Centre-Val de Loire est celle qui présente le plus de territoires où l’on peut bénéficier d’aides à l’installation". 

Un constat qui met en exergue l’intérêt et la responsabilité des professionnels de santé eux-mêmes, pour bien accueillir, guider, accompagner leurs futurs successeur(e)s. Ce que l’on a bien compris à l’URPS, qui représente près de 4000 libéraux en région Centre-Val de Loire, jouant la carte de "la dynamique interprofessionnelle", explique sa vice-présidente régionale, Alice Perrain, médecin installée à La Croix-en-Touraine. 
"Peu de médecins sont formés dans notre région, il nous faut trouver des solutions, monter des projets avec les autres professionnels de santé. Nous avons ainsi décidé de financer des projets de communautés professionnelles territoriales de santé, qui visent notamment à faciliter la coordination des soins ambulatoires au bénéfice des patients et à améliorer les conditions d’exercice des professionnels de santé libéraux". 

 

 

Des territoires entiers mobilisés 

Les territoires eux-mêmes se mobilisent pour attirer de futurs professionnels de santé. Des collectivités, mais pas seulement. Dans l’Indre, une association d’entreprises – Initiatives Indre – a décidé d’unir ses forces et prendre ce problème de désertification à bras-le-corps, en créant un club de professionnels, Initiative Santé.  
"Comme pour un entrepreneur qui souhaite s’installer dans le département, l’association déploie la même énergie pour accueillir ces futurs professionnels de la santé", explique Stéphanie Jacquelin, chargée de mission. "Nous proposons un accompagnement individualisé pour faciliter les installations. Avec la force de nos réseaux, qui regroupent environ 1 000 chefs d’entreprises, s’il faut trouver un logement ou un emploi au conjoint ou à la conjointe du médecin, la mobilisation est massive".

La Région Centre-Val de Loire également, joue un rôle moteur. "Il y a une grande mobilisation de l’ensemble des acteurs, que ce soit dans le secteur de la formation, dans l’accueil des professionnels de santé, mais aussi dans le développement économique et le cadre de vie, pour attirer les futurs médecins et leurs familles", rappelle Anne Leclercq, vice-présidente déléguée aux formations sanitaires et sociales et à la santé. 

Des atouts et du potentiel pour s'épanouir sur tous les plans 

Une mobilisation de toutes parts, donc, mais aussi des potentialités pour s’épanouir professionnellement et personnellement. Comme en témoigne le Dr Carl Wapler, chirurgien de la main à SOS Mains Orléans, qui est "au maximum" de son activité, deux ans après son installation dans cette structure qui réalise "7 000 interventions d’urgence par an, 22 000 consultations, 11 000 interventions chirurgicales". Par rapport à son internat et ses stages effectués à Paris, il apprécie "avoir tous mes interlocuteurs sur le même palier ; sept chirurgiens, des kinés, des infirmiers, des psychologues et des orthésistes".

Autre jeune parisienne épanouie en région Centre-Val de Loire, le Dr Clara Cohen, désormais médecin radiologue. "M'être établie ici est la meilleure chose qui me soit arrivée, se réjouit-elle. Mon parcours d'interne, pendant cinq ans, avec des stages à Bourges, Chartres, Orléans et Tous, m'a permis de découvrir une médecine assez variée, de rencontrer beaucoup de monde, de découvrir beaucoup de villes ; et surtout de savoir ce dont j'avais envie et surtout plus envie, d'un point de vue personnel et professionnel". Et la jeune femme de conclure : "connaître les gens avec qui l'on travaille est important, cette proximité du quotidien est utile et forcément bénéfique aux patients". 

 

Les associations d'étudiants pour bien vivre son internat en région Centre-Val de Loire

Parmi les acteurs importants dans l'accueil et le bien-être des internes en région Centre-Val de Loire, les associations d'étudiants et notamment l'association des internes de Tours, qui joue un double rôle, syndical et social.  
"Nous venons tous d'univers et d'horizons différents, avec des aspirations différentes sur notre futur mode d'exercice et lieu d'exercice", font remarquer Lucie Fromont, vice-présidente, et Yanis Ramdani, président. "Mais au final, durant notre internat, nous nous apercevons vite que l'on a des problèmes et des problématiques communes. Il est important de s’unir, de s'entraider. Et puis nous tenons un rôle de représentativité auprès des instances de décision : les internes doivent prendre conscience que nous sommes acteurs du changement. A nous d'apporter et de défendre des propositions si l'on veut que certaines choses évoluent".