Nous avons tous un rôle à jouer, l'antibiorésistance, c'est l'affaire de tous
Pour les patients :
- je prends un ou des antibiotiques uniquement sur prescription médicale,
- je ne pratique pas d’automédication (ex : je ne prends pas l’antibiotique de mon voisin si j’ai les mêmes symptômes,
- une fois le traitement terminé, je ne pas réutilise pas un antibiotique, même si j’ai eu des symptômes qui ressemblent à ceux que j’ai eu antérieurement sans prescription médicale),
- je sais que les antibiotiques ne sont pas actifs sur les virus,
- je respecte les consignes de mon médecin (respect de la dose, de la fréquence des prises et de la durée de traitement ; même si je vais mieux, je ne l’arrête pas),
- je me lave régulièrement les mains, je me vaccine et j’applique les mêmes consignes pour mes animaux domestiques sur prescription du vétérinaire.
Pour les médecins :
- je prescris un ou des antibiotiques pour la bonne indication (ex : pas en cas de colonisation bactérienne), la bonne molécule, à la bonne dose et à la bonne durée,
- je respecte les recommandations concernant l’antibiothérapie,
- je demande un avis à un spécialiste si besoin,
- je réévalue ma prescription à 24-72h notamment en fonction de l’antibiogramme si réalisé,
- j’argumente la prescription d’un antibiotique de plus de 7 jours,
- j’évalue mes pratiques pour m’améliorer en continu.
Pour tous les professionnels de santé :
- j’applique les mesures d’hygiène adaptées, j’évalue mes pratiques et je me vaccine.
Quelle implication des acteurs en santé ?
Au sein des établissements sanitaires et des établissements médico-sociaux : des actions sont organisées sur ce thème, notamment pour cette semaine par les professionnels des établissements et les représentants d’usagers.
Et tous les professionnels de santé qui œuvrent au quotidien pour le bon usage des antibiotiques, la prévention des infections, l’application des mesures d’hygiène, la surveillance de la consommation des antibiotiques et de la résistance aux antibiotiques, les analyses bactériologiques et la vaccination : infectiologues, référents en antibiothérapie, biologistes, pharmaciens, équipes opérationnelles d’hygiène, etc.
Les antibiotiques ont permis de soigner des infections bactériennes et de diminuer la mortalité liée à ces infections. Ce fut une véritable avancée en matière de santé publique.
Nous sommes porteurs de nombreuses bactéries, dont certaines sont indispensables à notre survie. Cependant, d'autres bactéries sont responsables d’infections. Lorsque les antibiotiques sont utilisés de façon répétée, massive ou lorsqu'ils sont mal utilisés, les bactéries développent des systèmes de défense contre ces antibiotiques et deviennent résistantes (pression de sélection). La résistance est alors inscrite dans leurs gènes.
En se multipliant, la bactérie va transmettre sa résistance aux antibiotiques à sa descendance. Il s’agit d’antibiorésistance et les antibiotiques perdent alors leur efficacité sur certaines bactéries. Les antibiotiques utilisés à tort, deviennent ainsi moins efficaces.
Nous pouvons être porteurs (colonisation) de bactéries résistantes sans avoir d’infection ni de symptôme. Les bactéries se transmettent entre différentes personnes (patient-patient, patient-professionnel, professionnel- patient, professionnel-professionnel), notamment par les mains. Afin de limiter la transmission croisée, il est important d’appliquer les mesures d’hygiène adaptées (mesures d’hygiène que nous apprenons dès notre plus jeune âge, pour les professionnels de santé : précautions standard et précautions complémentaires selon la situation). Un des moyens de prévention pour éviter d’avoir une infection en général est également la vaccination (pour les germes dont il existe un vaccin).
Lors d’une infection à une bactérie résistante, il devient plus difficile de la soigner, car le nombre d’antibiotiques pouvant être efficace est restreint, le risque est d’avoir des impasses thérapeutiques, c’est-à-dire qu’il n’y ait plus d’antibiotique efficace sur une infection bactérienne en particulier.
Pour lutter contre ce véritable fléau de santé publique :
- utilisons les antibiotiques à bon escient (maîtrise des consommations d’antibiotiques, notamment par le respect du bon usage, formation, communication, etc)
- appliquons les mesures d’hygiène adaptées pour limiter la diffusion des bactéries résistantes,
- prévenons les infections (ex : vaccination),
- continuons de surveiller la consommation en antibiotiques et la résistance aux antibiotiques
Extrait de Santé Publique France :
Au niveau national
Colloque interministériel dédié à l’antibiorésistance au Ministère des Solidarités et de la Santé (Amphithéâtre Laroque) le mercredi 20 novembre 2019 : « La surveillance : des données pour l’action »
Affiche nationale de la SSP 2019
Quelques outils :
- Outils du Résomédit
- Antibioclic : site internet à destination des professionnels de santé pour l’aide à la décision thérapeutique en antibiothérapie, pour un bon usage des antibiotique
- e-bug : application européenne destinée aux élèves et aux enseignants expliquant les micro-organismes, l’hygiène, l’utilisation des antibiotiques et les vaccins
Au niveau régional
Observatoire des médicaments, dispositifs médicaux, innovations thérapeutiques Centre-Val de Loire (OMEDIT) http://www.omedit-centre.fr/, impliqué notamment dans la pertinence de l’utilisation des produits de santé, dont les antibiotiques.
Centre d’Appui pour la Prévention des Infections Associées aux Soins (CPIAS) Centre-Val de Loire
Informations antibiothérapie sur le site Internet du Ministère des Solidarités et de la Santé
Site de l'Organisation mondiale de santé (OMS)
Usage des antibiotiques sur le site Ameli.fr
Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM)
Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES)
5e Journée régionale des Référents en Antibiothérapie "Les Antibiotiques, ils sont précieux : utilisons-les mieux !" le 26/11/2019 à Tours
Cette journée sera l’occasion de rendre hommage à la Commission Régionale des Anti-Infectieux (CRAI) de notre région qui porte depuis 20 ans une capacité forte de mobilisation des professionnels et le développement d’une culture du bon usage, autour du processus de la prise en charge médicamenteuse dans le parcours de soins, gestion des risques intégrée, avec une forte expertise du travail en réseau. Elle apporte, depuis 1999, de nombreux outils d’aide et d’évaluation : protocoles régionaux, diffusion des référentiels nationaux, évaluation régionale des pratiques et formations. Toutes ces ressources sont disponibles sur le site de l'Omedit Centre-Val de Loire.