Plan régional anti-chute des personnes âgées

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Image illustrant le thème des chutes des personnes âgées

En 2021 dans la région Centre-Val de Loire, ces chutes étaient responsables de 5 574 hospitalisations et 198 décès. Depuis septembre 2022, l’Agence régionale de santé (ARS) Centre-Val de Loire a missionné l’Équipe Régionale du Vieillissement et du Maintien de l’Autonomie (ERVMA) afin de coordonner la mise en place du plan antichute des personnes âgées.

En France, les chutes des personnes âgées entraînent chaque année plus de 100 000 hospitalisations et plus de 10 000 décès. Ces chutes entraînent des conséquences physiques, psychologiques, sociales et marquent une rupture dans la vie des individus et une perte d’autonomie. L’objectif du plan antichute national est de réduire de 20 % en trois ans les chutes mortelles ou invalidantes chez les personnes âgées de plus de 65 ans. Le plan national antichute se décline en six axes dont un axe transversal.

L’ARS et l’ERVMA pilotent les travaux et relayent les initiatives en lien avec le plan antichute. La gouvernance du plan antichute est organisée sous forme d’un Copil régional "Stratégique", et d’un Copil régional "Actions" dont le travail est réparti en sous-groupes :

  • sous-groupe "Communication", ayant pour objectif d’impulser une campagne de communication, créer et diffuser les outils pour les professionnels et le grand public.
  • sous- groupe "Formation", ayant pour objectif d’élaborer et diffuser des contenus de formation pour tous types de professionnels. Mais également, d’organiser et soutenir des initiatives de formation par territoire ou par public professionnel.
  • sous-groupe "Financement", ayant pour objectif d’établir un modèle de financement des actions et de rechercher les financements nécessaires à la mise en œuvre des actions de chaque axe du plan.
  • sous-groupe "Évaluation/Etudes", ayant pour objectif d’évaluer la pertinence des actions mises en œuvre par des études quantitatives et/ou qualitatives et transmettre les résultats au Copil stratégique
  • sous-groupe "Opérationnalité", ayant pour objectif de définir une démarche commune par axe et action du plan en lien avec les sous-groupes "Communication" et "Formation" et de veiller à l’équité sur le territoire régional par le partage des initiatives et informations, en lien avec les sous-groupes "Évaluation", "Financement" et le Copil stratégique.

 Ce plan présente également un suivi annuel avec des indicateurs de suivi des actions et de résultats.

Le plan anti-chute des personnes âgées

Les signes avant-chuteurs doivent être largement diffusés pour permettre une prévention efficace et coordonnée des chutes par les professionnels. Un travail en groupe pour proposer des sensibilisations et des formations à chaque professionnel du domicile et en établissement est en cours, ainsi qu’une communication grand public, pour que chacun devienne acteur de sa santé et attentif à celle des autres.

1- Pour les personnes de 60 ans et plus autonomes vivant au domicile, l’ARS Centre-Val de Loire soutient  le projet ICOPE, coordonné également par l’ERVMA, qui vise à dépister 6 facteurs majeurs de risque de dépendance ultérieure : les troubles visuels, auditifs, nutritionnels, dépressifs, cognitifs et de mobilité. Les travaux d’articulation du plan antichute avec ICOPE sont bien engagés au travers du maintien de la mobilité.

2- La CARSAT Centre-Val de Loire accompagne des personnes âgées autonomes vivant au domicile par la mise en œuvre d’actions collectives et le financement des Plans d’Actions Personnalisés" (PAP). Ces plans permettent d’offrir un panier de services adaptés à la situation des personnes avec notamment des aides à l’adaptation du logement, ainsi que des actions ciblées de "Préservation de l’Autonomie des Personnes Agées" (PAPA). La CARSAT collabore avec l’ARS sur le plan antichute.

3-  Les départements sont des acteurs majeurs dans la prise en charge à domicile des personnes âgées et ils font partie intégrante des groupes de travail du plan antichute régional. Un travail important d’identification, de mise en réseau et de valorisation du repérage par les intervenants du domicile a débuté. Ils sauront orienter les personnes à risque vers les professionnels correspondants.

 4-   Pour les personnes de 65 ans et plus dépendantes vivant en EHPAD, des travaux spécifiques sont en cours, comme des ateliers d’activité physique adaptée et l’inscription des mesures de prévention des chutes dans les contrats pluriannuels des établissements, signés avec l’ARS et les départements.

Image illustrant le plan anti chute Axe 1

Pour envisager de continuer à vivre chez soi le plus longtemps possible, il est nécessaire d’anticiper et d’adapter son logement. Des solutions existent pour améliorer son logement, le rendre plus sécurisant et plus adapté.

  1. L’ANAH (Agence nationale de l’habitat) aide notamment les personnes âgées propriétaires à réaliser des travaux d’adaptation nécessaires pour continuer à vivre le plus longtemps possible chez elles. Par exemple, le remplacement de la baignoire par une douche de plain-pied ou l’installation d’un monte-escalier électrique.
  2. Les caisses de retraite de base et complémentaires peuvent vous apporter des aides.
  3. Certaines collectivités territoriales (région, département, commune) accordent des aides, des prêts, voire des subventions selon des conditions définies localement.
  1. Un outil recensant les aides locales est proposé par l’ANIL (Agence Nationale pour l’Information sur le Logement).

Certains travaux d’aménagement peuvent également être pris en charge dans le cadre de :

Toutes ces informations sont disponibles sur le Portail national d’information pour les personnes âgées et leurs proches.

Image illustrant le plan anti chute Axe 2

Retrouver ou prolonger sa mobilité par l’emploi d’aides techniques est un enjeu essentiel de la prévention des chutes.

Un chaussage et des matériels adaptés permettent d’aider aux déplacements, à l’intérieur et à l’extérieur, et de prévenir les risques de chutes tout en continuant à se déplacer et faire ses activités : canne, déambulateur, fauteuil roulant, rampe d’accès, scooter électrique…

L’Assurance retraite propose un site internet entièrement dédié aux petits équipements permettant de simplifier son quotidien https://bien-chez-soi.lassuranceretraite.fr/

Un accompagnement au bon usage de ces aides techniques à la mobilité est essentiel.

Dans certains départements, il est possible d’essayer du matériel dans un CICAT . Le CICAT pour le Centre-Val de Loire est situé à Blois.

Vous pouvez également solliciter une évaluation auprès de votre caisse de retraite complémentaire ou des services de votre département, ou consulter un ergothérapeute libéral.

Quelles aides pour financer l'acquisition de matériel ?

Un certain nombre d’équipements est remboursé par l’Assurance maladie sur prescription médicale, selon le tarif défini au niveau national.

D’autres aides existent pour réduire la différence entre le remboursement de l’Assurance maladie et le coût total :

Les mutuelles et les caisses de retraite peuvent également financer une partie du coût de certaines aides. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter l’article sur les aides des caisses de retraite et l'article sur les aides des complémentaires santé ou vous renseigner directement auprès de votre caisse de retraite ou de votre mutuelle.

Une aide financière peut aussi être demandée en complément auprès de certains CCAS (centres communaux d’action sociale), sous conditions de revenus et de perte d’autonomie.

Enfin, des aides financières complémentaires peuvent être apportées par le Département (ou une institution telle qu’une caisse de retraite à laquelle il aura délégué cette mission) dans le cadre de la conférence des financeurs de la prévention de la perte d’autonomie (CFPPA). Pour les personnes relevant de l’APA ou bénéficiant d’une prestation de leur caisse de retraite, ces aides complètent l’allocation versée et leur demande est instruite en même temps et selon les mêmes modalités que la demande d’APA.

Pour toute question sur ces aides, n’hésitez pas à en parler à un point d’information local (CLIC, coordination gérontologique,…) ou à votre médecin traitant.

Image illustrant le plan anti chute Axe 3

L’activité physique, et notamment l’activité physique adaptée, permet de réduire le risque de chute.

Des aides ou actions de prévention sont financées et coordonnées annuellement par les membres des conférences des financeurs de prévention de la perte d’autonomie (CFPPA) grâce à des crédits CNSA, en ville et en établissements médico-sociaux.

L’ARS soutient le développement de l’utilisation de l’outil Vivifrail. Ce programme de promotion de l'activité physique est une référence internationale pour l'intervention à domicile et à l’hôpital en termes de prévention de la fragilité et des chutes chez les personnes âgées. Selon le niveau fonctionnel et le risque de chutes de la personne, six programmes d'exercices physiques différents peuvent être téléchargés.

Les Caisses de retraite et Santé Publique France ont développé un site d’information prodiguant des conseils afin de bien vivre avec son âge : la rubrique activité physique permet de trouver un atelier « Équilibre » proche de chez soi.

L’ARS déploie avec la DRAJES (Direction Régionale Académique à la Jeunesse, à l’Engagement et aux Sports), les Maisons Sport Santé qui permettent à un public prioritaire d’être pris en charge et accompagnés conjointement par des professionnels de la santé et du sport afin de suivre un programme sport-santé personnalisé qui réponde à leurs besoins et leur permette de s’inscrire dans une pratique d’activité physique et sportive durable ; cette plateforme permet de les identifier.

Trouver votre maison sport santé en région Centre-Val de Loire en cliquant ici.

Le ministère chargé des sports a réalisé le guide « Vie-eux et alors ? » qui promeut l’activité physique avec l’avancée en âge, disponible par le lien suivant.

Image illustrant le plan anti chute Axe 4

La téléassistance à domicile permet de sécuriser les personnes âgées qui vivent seules chez elles. En cas de problème (chute, malaise…), la personne peut contacter une plateforme téléphonique joignable 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

Pour bénéficier de ce service, il convient de souscrire un abonnement auprès d’un organisme qui propose l’installation d’une téléassistance :

  • structures associatives,
  • sociétés privées,
  • certaines communes ou certains Départements qui proposent ce service.

Si vous êtes intéressé par la téléassistance, contactez votre point d’information local ou votre mairie qui vous communiqueront les coordonnées des organismes qui proposent ce service près de chez vous. Ils vous informeront également sur les aides dont vous pouvez bénéficier.

Pour trouver les coordonnées de votre point d’information local, consultez l’annuaire du portail.

Si vous bénéficiez de l’APA (allocation personnalisée d'autonomie), vous pouvez également en parler à l’équipe médico-sociale qui est venue évaluer votre situation chez vous.

Le coût de l’abonnement diffère d’un prestataire à l’autre. Le coût de la téléassistance peut être pris en charge dans le cadre de l’APA (allocation personnalisée d'autonomie).

Certaines mairies participent sous certaines conditions soit aux frais d’installation, soit aux frais d’abonnement.

Ces informations sont disponibles sur le site national dédié aux personnes âgées.

Image illustrant le plan anti chute Axe 5

Le plan antichute prévoit l’information et la sensibilisation de tous les publics, personnes âgées, aidants, professionnels, élus et société civile aux risques de chute et à leurs conséquences : en luttant contre la banalisation des chutes, le déni ou la peur de tomber, on réduit le risque de chute et ses conséquences fatales.

Les groupes de travail pilotés par l’ARS et l’ERVMA  travaillent actuellement sur une campagne d’information en faveur de la prévention des chutes.

Aller plus loin

Contact

Équipe Régionale du Vieillissement et du Maintien de l’Autonomie (ERVMA) Centre-Val de Loire

Dr MICHEL Natacha : N.MICHEL@chu-tours.fr

ARS Centre-Val de Loire

Dr SORS-MIREUX Isabelle : isabelle.sors-mireux@ars.sante.fr

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