La bronchiolite : informations à destination des professionnels de santé

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Photo d'un professionnel de santé prenant soin d'un bébé

En France, la bronchiolite à virus respiratoire syncytial (VRS) est l’une des premières causes d’hospitalisation des nourrissons de moins d’un an durant la saison hivernale. Dans un contexte de forte pression hospitalière, et afin de toujours mieux protéger les nouveau-nés et les nourrissons, prévention et politique de soin doivent être intimement liées.

Prévention et prise en charge de la bronchiolite

Prévention de la bronchiolite

La prévention de la bronchiolite repose principalement sur des gestes simples de prévention et des mesures d’hygiène, qui peuvent être rappelés aux parents.

En termes de prévention médicamenteuse, deux anticorps monoclonaux ont une indication dans la prévention des infections à VRS du nourrisson :

  • Le palivizumab, Synagis®, dispose d’une autorisation de mise sur le marché depuis 1999 et est indiqué pour prévenir les formes graves d’infections à VRS chez certains enfants prématurés et chez les nourrissons à haut risque (porteurs d’une malformation cardiaque ou pulmonaire).
  • Le nirsevimab, Beyfortus®, dispose d’une autorisation de mise sur le marché européen depuis octobre 2022 et est indiqué pour la prévention des infections des voies respiratoires inférieures causées par le VRS chez tous les nouveau-nés et les nourrissons pendant leur première saison de circulation du VRS

Pour en savoir plus :

Traitement de la bronchiolite bénigne 

La bronchiolite, facilement reconnue par le médecin ou le pédiatre, relève dans la très grande majorité des cas d’une prise en charge en ville. Les consultations aux urgences ainsi que l’hospitalisation sont rarement nécessaires.

Il est important d’assurer une bonne hydratation des nourrissons pour faciliter la fluidité des sécrétions. Quelques recommandations supplémentaires pourront être données par le médecin :

  • des lavages de nez pour désobstruer les voies nasopharyngées ;
  • des conseils diététiques : fractionnement des repas pour assurer une bonne hydratation ;
  • des médicaments pour lutter contre la fièvre, si nécessaire.

Quoiqu’il en soit, l’état respiratoire des enfants doit être surveillé : toute aggravation nécessite une consultation voire une hospitalisation.

Les antibiotiques ne sont pas indiqués dans un premier temps, la bronchiolite étant d’origine virale. L’antibiothérapie peut être envisagée secondairement en cas de surinfection. 

Suivi de l’épidémie

On estime que la bronchiolite touche chaque hiver près de 30% des nourrissons de moins de 2 ans. Chaque année 2 à 3% des nourrissons de moins de 1 an seraient hospitalisés pour une bronchiolite plus sévère. Le VRS est le principal agent infectieux de la bronchiolite du nourrisson (60 à 90% des cas).

En 2022/2023, en région Centre-Val de Loire comme au niveau national, l’épidémie de bronchiolite a été intense et très précoce avec un début d'épidémie dès le début du mois d’octobre, un pic vers la mi-novembre, et une fin durant la première semaine de janvier.  

En région Centre-Val de Loire, durant la saison hivernale 2022/2023, le nombre de passages aux urgences pour bronchiolite chez les moins de 2 ans a connu une augmentation de + 218% (4 592 passages vs 1443 passages en moyenne lors des saisons 2015 à 2020 sur la même période) et une augmentation de + 244 % des hospitalisations (1 748 hospitalisations vs 508 en moyenne lors des saisons 2015 à 2020 sur la même période).

Pour la saison hivernale 2023/2024, Santé publique France produit un bulletin hebdomadaire sur les données des pathologies hivernales, dont la bronchiolite.

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