
Si ces maladies ne sont pas encore présentes en métropole, elles sévissent à plusieurs endroits du globe (épidémie de dengue aux Antilles, en Amérique latine ou à la Réunion par exemple). Elles peuvent être importées par des voyageurs porteurs du virus. Si le moustique tigre pique une personne malade, il peut transmettre le virus en piquant d’autres personnes. Ce pourrait être le début d’une épidémie.
Le moustique Aedes albopictus est un moustique originaire d’Asie et a connu une expansion importante par le biais des transports internationaux. De très petite taille (5 à 7 mm), il se distingue des autres moustiques par sa coloration contrastée noire et blanche, d’où son appellation commune de "moustique tigre".
- Il pique le jour : contrairement au moustique commun (Culex) qui passe la nuit à vous piquer et dont le vol bruyant vous empêche de fermer l’oeil, le moustique tigre est silencieux et diurne, c’est-à-dire qu’il pique plutôt le jour (principalement le matin et en soirée).
- Rayé noir et blanc : plutôt que « tigré », le moustique tigre est « zébré » noir et blanc sur tout le corps et les pattes. Il est également caractérisé par la présence d’une ligne blanche le long de son thorax.
- Il est petit et vif : du nom « tigre », il ne garde que la férocité. Question taille, il est plus petit qu’une pièce de 1 centime d’euro (soit moins de 0,5 centimètre) !

Vous l'avez reconnu ? Signalez-le !
L’ensemble de la population peut participer à la surveillance de cette espèce afin de mieux connaître sa répartition. Il s'agit d'une action citoyenne permettant de compléter les actions mises en place.
Rendez-vous sur le site ci-dessous où un questionnaire vous permettra de vérifier rapidement s'il s'agit bien d'un moustique tigre.
Les femelles moustique tigre privilégient de petites quantités d'eau pour pondre leurs œufs (l'équivalent d'un bouchon d'eau peut leur suffire!). Elles pondent jusqu'à 200 œufs tous les 15 jours qui se développent dans toutes sortes de récipients et réservoirs artificiels où l'eau peut stagner : vases, pots et coupelles, récupérateurs d'eau, fûts, bidons, bondes, rigoles, regards pluviaux, gouttières, terrasses sur plots, ou même dans des objets laissés dans le jardin (jeux d'enfants, pneus, matériel de travaux...).
80% des moustiques naissent sur le domaine privé… L’implication de chacun représente une grande part de la lutte contre les moustiques. En supprimant ou vidant tous les endroits et objets pouvant retenir l’eau de pluie, on empêche le moustique tigre de pondre et de proliférer.
Coupez l'eau au moustique tigre !
Le moustique Aedes albopictus se déplaçant peu, celui qui vous pique est "né chez vous". Chacun peut agir en évitant le développement des lieux potentiels de ponte :
- Éliminer les endroits où l’eau peut stagner, même les plus petits, à l’extérieur, une fois par semaine : coupelles des pots de fleurs, bâches, déchets verts, encombrants, jeux d'enfants… Le moustique adore les rétentions de pluie dans un amas de feuilles ou d’autres matières !
Petite astuce : Vous pouvez mettre du sable dans les soucoupes de pots de fleurs : l’eau sera présente pour la plante mais le moustique ne pourra pas y pondre. - Vérifier le bon écoulement des eaux de pluie et notamment les regards d’eau de pluie, les gouttières, les toits-terrasses...
- Contrôlez les récupérateurs d’eau de pluie : ils constituent de très bons gîtes larvaires ! Même fermés par un couvercle, le moustique peut entrer et sortir par la gouttière : tendre une moustiquaire ou un tissu entre la sortie de la gouttière et la surface de l’eau, et vérifier et supprimer toutes les semaines les larves installées ou vider l’eau.
- Couvrir les réservoirs d’eau (bidons d’eau, citernes, bassins, piscines hors d’usage…) avec un voile ou un simple tissu pour éviter à l’eau de stagner et au moustique d’y accéder.
Téléchargez la liste des bons gestes à adopter
Se protéger du moustique tigre, c’est éviter les piqûres quand on est chez soi mais c’est aussi les éviter lorsqu’on voyage : pour ne pas être malade d’une part, mais également pour ne pas importer les virus de la dengue, du chikungunya ou du Zika en métropole et risquer de contaminer d’autres personnes n’ayant pas voyagé à son retour. Voici des conseils de protection.
Portez des vêtements clairs, couvrants et amples
Ce sont des mesures très efficaces pour réduire l’exposition aux piqûres. Veillez à bien protéger les pieds et chevilles. L’imprégnation des vêtements par des insecticides renforce cette protection.
Utilisez des produits anti-moustiques
Ils contiennent un principe actif qui éloigne les insectes sans toutefois les tuer : à appliquer sur toutes les parties découvertes du corps (sauf muqueuses et lésions cutanées étendues) et à renouveler régulièrement.
Des précautions d’emploi sont à respecter notamment chez l’enfant et chez la femme enceinte. Pour les jeunes enfants, employez en priorité une moustiquaire de berceau (non imprégnée et des vêtements couvrants). Demandez conseil à un professionnel.
Protégez-vous à l’intérieur de votre habitat
Utilisez des répulsifs comme les diffuseurs électriques à l’intérieur de votre habitation,
Les moustiques n’aiment pas les endroits frais ou venteux, la climatisation ou encore l’utilisation d’un ventilateur est un bon moyen de protection individuelle,
Equipez les portes et fenêtres de moustiquaires,
Utilisez les tortillons fumigènes uniquement en extérieur.
En cas de retour de voyage à l’étranger, durant 15 jours, restez vigilant à l’apparition de fièvre brutale, douleurs musculaires ou articulaires, maux de tête, larmoiements, éruption cutanée avec ou sans fièvre. Si vous ressentez ces symptômes, consultez rapidement un médecin en évoquant votre retour de voyage.
Si vous êtes enceinte, évitez de voyager dans des zones où le moustique est présent. Le virus Zika peut engendrer de graves anomalies du développement cérébral chez l’enfant.
Avant de préparer votre voyage, vous pouvez consultez la carte interactive des zones d'épidémie dans le monde
Lorsqu'un cas importé de chikungunya, ou de dengue ou de Zika est signalé à l’ARS dans une commune connue comme étant colonisée par le moustique tigre, et si une enquête environnementale de terrain confirme sa présence, des opérations de démoustication peuvent être organisées sur les lieux fréquentés par la personne malade pendant la période où elle est susceptible de pouvoir transmettre la maladie (virémie).
Ces interventions ont pour objectif d’empêcher la mise en place d'une chaine de transmission locale : la personne malade peut être piquée par un moustique tigre (Aedes albopictus) à son retour en France, qui sera infecté à son tour et pourra ensuite transmettre le virus aux personnes qu’il piquera au cours de sa vie.
Les mesures sont prises lors de la survenue des cas de dengue, de chikungunya et de Zika.
L’ARS et son opérateur Inovalys Tours interviennent pour éviter toute propagation de ces virus, en menant des enquêtes et si besoin des traitements de démoustication autour des lieux fréquentés par un cas.
Vous avez reçu la visite d’un agent d’Inovalys Tours, spécialiste du moustique tigre, à votre domicile et/ou vous avez reçu un document d’information de lutte anti-vectorielle avertissant de la tenue d’un traitement de démoustication dans votre quartier ?
Identifiez vos interlocuteurs
Les agents d’Inovalys interviennent en urgence sur demande de l’ARS Centre-Val de Loire sur les lieux fréquentés par une personne atteinte de ces maladies. Ces opérateurs disposent d’une carte professionnelle lors de leurs interventions sur le terrain.
Une enquête ou une opération de démoustication a lieu dans votre quartier ?
L’enquête entomologique
Un technicien entomologiste est dépêché sur site afin d’identifier la présence du moustique tigre autour des lieux fréquentés par une personne malade. En raison du caractère urgent de cette opération, aucun avertissement préalable de la population par courrier ou téléphone n’est possible (seule la mairie est informée).
Le technicien accède aux espaces publics ainsi qu’aux espaces extérieurs des propriétés privées, accompagné de la mairie, avec la coopération des habitants. Il fait le tour des terrains à la recherche de moustiques adultes et des collections d’eau qui pourraient contenir des larves de moustiques tigre. Il en profite pour indiquer les bons gestes à tenir face à cet insecte très nuisant.
- Si aucun moustique tigre n’est trouvé, l’intervention se termine.
- Si des moustiques tigres adultes sont détectés, un traitement à base d’insecticide sera très probablement nécessaire afin de les éliminer et ainsi éviter qu’ils ne transmettent le virus dont il est question. Ce traitement insecticide a lieu quelques jours après l’enquête entomologique, après information de la mairie et des habitants concernés par la zone traitée.
L’opérateur aura besoin d’accéder à certaines propriétés privées pour traiter l’ensemble des gîtes de repos du moustique tigre. Votre collaboration est essentielle pour la réussite du traitement.
Le traitement
Si vous habitez dans la zone traitée, vous avez dû recevoir un document d’information dans votre boite aux lettres ou le voir affiché à l’entrée de votre résidence.

Le traitement a pour but d’éliminer les populations adultes de moustique tigre qui pourraient avoir été en contact avec le cas.
Il s’agit d’une intervention préparée et maîtrisée qui se fait dans un espace très limité (périmètre de 150m). Aux doses et méthodes utilisées pour la démoustication autour de cas humains de dengue, chikungunya ou Zika, l’exposition de la population aux panaches ne présente pas de risque pour la santé. Il est toutefois possible que des personnes plus sensibles ressentent des gênes (picotements des yeux, du nez ou de la gorge). Ces effets sont bénins et réversibles. C’est pourquoi il est demandé de ne pas sortir durant les opérations de démoustication et d’éloigner vos animaux domestiques (et de ranger ou couvrir leurs gamelles).
Pour limiter le plus possible les désagréments pour les riverains, et empêcher que le produit ait un impact sur la faune non cible (insectes pollinisateurs en particulier), les opérations de traitement sont réalisées en période nocturne.
Les techniciens qui interviennent lors des traitements manipulent quotidiennement les insecticides dans leur travail, c’est pourquoi ils ont besoin d’équipements de protection individuelle pour éviter d’être incommodés (combinaison, masque à cartouches, gants).
Le traitement est très ciblé pour limiter l’emploi de produits, et est réalisé à l’aide d’appareils portatifs dans les espaces extérieurs et les espaces publics. Il est à noter que les engins utilisés peuvent générer une nuisance sonore pendant une période courte (moins d’une heure).
Le traitement est gratuit pour les personnes.
Le traitement se fait dans un périmètre très réduit et pas sur l’ensemble d’une commune. En effet :
- Le moustique tigre ne peut être éradiqué car ses larves sont résistantes à des conditions environnementales très défavorables.
- Les traitements ne sont déclenchés par les autorités sanitaires qu’en cas de risque de propagation épidémique (dengue, chikungunya ou Zika). Ils concernent des périmètres limités et respectent des distances de sécurité avec les sites à risques (cours d’eau, etc.). Seuls les secteurs où un risque est identifié sont traités (lieux fréquentés par une personne malade durant sa période de virémie et où le moustique tigre a été décelé). Ils visent à supprimer les moustiques adultes (les œufs et les stades immatures de l’insecte ne peuvent pas devenir contaminants[1]) : le risque n’existe en effet que là où peuvent être en contact une personne malade et le moustique vecteur, qui peut la piquer et ensuite transmettre la maladie en piquant une autre personne de son voisinage.
- - Ces traitements ne sont pas une solution durable pour réduire la nuisance car ils n’ont aucun effet sur les œufs ni les larves de moustiques. Une nouvelle population de moustiques tigres (sains) apparaît donc dans les jours qui suivent l’opération. De plus, traiter régulièrement présenterait pour inconvénient la création de résistance aux traitements: les molécules risqueraient alors de ne plus être actives en cas d’épidémies.
Des contraintes s’appliquent au traitement : les paramètres météorologiques sont déterminants, et en particulier le vent qui représente un frein important pour toute application insecticide, dès lors qu’il s’agit d’une nébulisation (projection en fines gouttelettes) sur l’espace public. C’est aussi une des raisons pour lesquelles ces interventions se font la nuit, (en plus de limiter l’exposition du public et la faune non cible). Certains espaces ou activités sensibles peuvent demander des précautions et protections particulières en amont (écoles, aires de jeux, secteurs agricoles ou apicoles par exemple) et prennent un peu plus de temps. En présence de milieux aquatiques, une distance de sécurité est nécessaire.
Des recommandations à suivre en cas de traitement : questions / réponses
Pourquoi n’ai-je pas été prévenu par la commune de la tenue d’une enquête ?
Les opérateurs de lutte antivectorielle ont des délais contraints pour réaliser l’enquête, l’information aux habitants puis le traitement nocturne. Ces délais très courts, motivés par l’urgence sanitaire, ne permettent pas d’avertir en avance la population de l’enquête ou de prendre rendez-vous. Les agents qui réalisent l’enquête entomologique disposent d’une habilitation nominative de l‘ARS et d’un courrier d’accréditation par la mairie.
Dois-je payer pour cette opération ?
Ces opérations de santé publique coordonnées et financées par l’ARS, en aucun cas il ne vous sera demandé une quelconque participation financière.
Suis-je en droit de refuser l’accès à ma propriété ?
Les traitements ne sont programmés que sur les sites où existe un risque réel de circulation de maladie vectorielle, afin de protéger votre santé et celles de vos voisins. Vous pouvez refuser l’accès à votre propriété, toutefois si aucune solution opérationnelle ne permet de garantir le traitement complet de la zone, la mairie et les forces de l’ordre peuvent exceptionnellement être mobilisées pour contraindre l’accès afin de préserver la santé publique.
L’agent doit-il aussi entrer à l’intérieur de mon logement ?
Généralement non, sauf dans des contextes très urbanisés où le seul moyen d’’accéder aux jardins implique de traverser un bâtiment.
Pourquoi mon voisin n’a pas été sollicité ?
Le jardin de votre voisin est peut-être situé en-dehors des limites de la zone à traiter, ou bien son jardin peut être traité depuis les jardins d’à-côté ou depuis la voirie (s’il n’y a pas d’obstacle au brouillard insecticide), etc. Les opérateurs de lutte antivectorielle veillent à optimiser le traitement pour garantir son efficacité en limitant au maximum le dérangement pour les habitants.
La mairie et les services de police sont-ils informés ?
La mairie est avertie du traitement à la suite de l’enquête entomologique, et transmet l’information à son service de police. Ils peuvent également vous renseigner.
Le traitement insecticide est-il spécifique aux moustiques ?
Le pyréthrinoïde utilisé (Aqua K-Othrine) est toxique pour tous les insectes, il n’existe malheureusement aucun insecticide qui cible uniquement les moustiques adultes. Toutefois la toxicité du produit dépend de l’anatomie de chaque insecte, le moustique tigre est particulièrement sensible à l’action de produit ce qui permet de l’utiliser à une concentration plus faible (1g/hectare) que pour d’autres insectes dans un cadre phytosanitaire.
Les gros insectes survivent mieux au traitement que les petits insectes. Le traitement a lieu la nuit afin d’éviter d’atteindre les insectes pollinisateurs tels que les abeilles.
Que se passe-t-il si un champ de culture biologique est situé dans la zone de traitement ?
La surface de culture biologique identifiée sera traitée avec un extrait de pyrèthre naturel, homologué pour les cultures biologiques.
Dois-je laver tous les légumes, fruits et objets de mon jardin après le traitement insecticide ?
Il convient de laver vos fruits et légumes récoltés avant de les consommer, traitement ou non. Bien que le potager ne soit pas traité directement, il est recommandé dans le cas d’une opération de démoustication d’attendre 3 jours avant de consommer ses fruits et légumes du potager. La matière active est photosensible, les UV de la lumière du jour vont donc la détruire rapidement sur les surfaces des objets, en revanche ce produit a une forte rémanence dans l’eau, il est conseillé de vider les contenants en eau qui n’auraient pas été couverts avant le traitement insecticide.
Ce produit est-il toxique pour les autres animaux ?
Cela concerne particulièrement les animaux aquatiques et les animaux à sang froid (grenouilles, insectes, etc.). Couvrez vos points d’eau et rentrez vos animaux la nuit du traitement. Les chats errants s’éloigneront de la zone de traitement du fait du bruit des machines et ne courent pas de risques importants.
[1] Pendant l’enquête entomologique, les gîtes larvaires sont quand même détruits et à défaut traités au BTI, cela participe à réduire la densité vectorielle du secteur
Dans le cadre des missions de lutte contre la propagation des maladies vectorielles à risque épidémique, l’ARS Centre-Val de Loire assure la surveillance de la progression de la colonisation du moustique tigre sur notre territoire (surveillance entomologique) et assure, en collaboration avec Santé publique France, la surveillance épidémiologique qui correspond au suivi des cas déclarés de dengue, chikungunya et Zika dans la région.
Bilan de la surveillance entomologique 2024 : un nombre de communes colonisées qui a augmenté d’un tiers
En métropole, le moustique s’est développé de manière significative et continue depuis 2004, et est désormais présent dans 81 départements métropolitains.
Tous les départements de la région Centre-Val de Loire sont concernés à l’exception de l’Eure-et-Loir.
Le Laboratoire Inovalys Tours réalise la surveillance des populations de moustiques sur le territoire pour le compte de l’ARS sur la région Centre-Val de Loire. Cette surveillance est mise en œuvre pendant la période d’activité du moustique, de mai à novembre.

Un réseau de plus de trois cents pièges pondoirs permettant de détecter la présence du moustique tigre est déployé sur le territoire régional, en particulier sur les communes situées à proximité de zones colonisées, les sites présentant un risque d’importation (aéroports, zones touristiques, plateformes logistiques, etc.) ou encore au niveau de sites sensibles comme les établissements de santé.
En 2024, compte-tenu de la tenue d’épreuves dans le cadre des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP 2024) au centre national de tir sportif de Châteauroux, une surveillance dédiée a été mise en œuvre afin de s’assurer du contrôle de la présence du vecteur sur le site durant l’accueil du public.
En complément de ce suivi actif, le laboratoire Inovalys traite également les signaux enregistrés par les particuliers sur le site dédié au signalement. Les signalements reçus donnent lieu à une enquête de terrain s’il est confirmé qu’il s’agit d’un moustique tigre et si la commune sur laquelle il a été détecté n’est pas connue comme étant colonisée (les conditions météorologiques lors de la période de déclaration ne permettent pas toujours la réalisation d’une enquête, en particulier en fin de saison).
Cette surveillance a mis en évidence une forte progression de la présence du moustique en région Centre-Val de Loire : au cours de la saison 2024, le nombre de communes colonisées a augmenté d’un tiers et atteint désormais 87. Si ce nombre peut paraître peu élevé, c’est désormais 37% de la population régionale qui est concernée par un risque potentiel de transmission épidémique d’arbovirose. Ce pourcentage est même de 59% en Indre-et-Loire et de 53% dans le Loiret.
- Bilan 2024 de la surveillance entomologique
Surveillance passive d’Aedes albopictus par signalements citoyens | |
57 signalements traités (189 signalements sans traitement car dans des communes déjà colonisées) | 15 signalements positifs qui ont conduit à réaliser 4 enquêtes et à déclarer 4 communes colonisées |
Surveillance active d’Aedes albopictus par piégeage | |
344 pièges 128 communes surveillées 1833 relevés réalisés | 13,6 % de relevés positifs 84,4 % de relevés négatifs (en regard des 98.3 % de relèves exploitables) 17 communes supplémentaires déclarées colonisées |
Progression de la colonisation dans les communes de la région | |
22 nouvelles communes colonisées 36 communes avec détection ponctuelle (c’est-à-dire, signalement positif mais implantation du moustique non confirmée) | 87 communes colonisées à la fin de la saison 2024 (sur 1 758) (Source, DGCL, Open collectivités) 37 % de la population régionale réside dans une commune colonisée par le moustique tigre, et est concernée par un risque potentiel d’arbovirose |
Source : Inovalys Tours, 2024

Source : Inovalys Tours, 2024

Source : ARS Centre-Val de Loire - IGN / AdminExpress ©
- Liste des communes colonisées en Centre-Val de Loire au 1er janvier 2025
Bilan de la surveillance épidémiologique et des interventions autour des cas humains en 2024
Lorsqu’une personne ayant contracté la dengue, le chikungunya ou le Zika (on parle alors de cas importé) est recensée dans la région, l’ARS, après investigation, est en mesure de demander immédiatement à son opérateur une prospection sur le terrain autour des lieux fréquentés par la personne malade durant la période à laquelle elle pouvait transmettre le virus.
Ces enquêtes ont pour but de mettre en œuvre si nécessaire les mesures destinées à lutter contre les moustiques présents, à la fois par la suppression des gîtes larvaires, et par des traitements biocides si nécessaire. Ces opérations se déroulent dans un rayon de 150 mètres autour des lieux fréquentés par la personne malade car c’est la distance dans laquelle évolue le moustique durant sa vie.
L’objectif de ces actions est d’éviter une transmission de la maladie par la présence de moustiques qui auraient piqués la personne malade et seraient ainsi capables de la transmettre à d’autres personnes.
- Bilan 2024 de la surveillance épidémiologique
L’année 2024 a vu à nouveau une forte augmentation du nombre de cas importés (c’est-à-dire avec acquisition de la maladie lors d’un voyage à l’étranger), liée au contexte épidémiologique international et en particulier à l’épidémie de dengue déclarée aux Antilles et en Guyane dès le début de l’année 2024 d’où sont revenus de nombreux voyageurs.
La cellule régionale de Santé publique France, chargée du suivi épidémiologique, a comptabilisé entre mai et novembre 2024 en Centre-Val de Loire, 84 cas importés de dengue, la majorité en provenance des Antilles (61 cas). Ce chiffre est à nouveau en hausse en 2024 (66 cas en 2023) avec notamment plusieurs situations de contaminations de groupe lors d’un même voyage (jusqu’à 11 cas). Aucun cas autochtone n’a été recensé dans notre région en 2024.
L’influence des épidémies de dengue de 2023 et 2024 aux Antilles (Guadeloupe et Martinique) et en Guyane est nettement plus marquée que celle de la précédente épidémie de dengue sur ces territoires en 2020. En début d’année 2025, la situation sanitaire s’est apaisée en Martinique et en Guyane mais une nouvelle épidémie de dengue, s’est déclarée en Guadeloupe en fin d’année 2024 et la Réunion connait depuis le début de l’année une épidémie de Chikungunya.
Évolution annuelle du nombre de cas d’arboviroses importés déclarées en période de surveillance renforcée (mai à novembre) par département de résidence (ou virémie), Centre-Val de Loire, 2019-2024 (Source : Santé publique France)

Évolution hebdomadaire du nombre de cas d’arboviroses importés déclarés en période de surveillance renforcée (mai à novembre), Centre-Val de Loire, 2024 (Source : Santé publique France)

- Bilan 2024 des opérations de lutte anti-vectorielle
Les investigations menées autour des cas humains importés ont conduit à réaliser des interventions sur le territoire régional en matière de prospection entomologique (pour vérifier la présence du moustique) et d’interventions biocides pour éliminer les moustiques adultes. Des traitements biocides ont été réalisés pour la première fois dans la région autour des cas humains par l’opérateur Rentokil initial.
Ils ont été au nombre de cinq et ont concernés les départements du Cher (La-Chapelle-Saint-Ursin et Saint-Florent-sur-Cher) et de l’Indre-et-Loire (Joué-lès-Tours et Saint-Cyr-sur-Loire).
Opérations de lutte anti-vectorielle en Centre-Val de Loire | |
84 cas d’arboviroses | 25 enquêtes entomologiques dont 8 avec présence de vecteurs et 5 traitements de lutte anti-vectorielle réalisés |
Source : Inovalys Tours, 2024

Source : Inovalys Tours, 2024