Infections invasives à méningocoque : informations et recommandations au grand public

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Le méningocoque est une bactérie qui peut provoquer des méningites ou des septicémies, qui peuvent être mortelles dans environ 10 % des cas, ou laisser parfois des séquelles importantes.

En France, les infections graves à méningocoques touchent environ 500 personnes par an (deux tiers de méningites, un tiers de septicémies). Les personnes les plus touchées sont les nourrissons et jeunes enfants de moins de 3 ans et les adolescents et jeunes adultes de 15 à 24 ans.

La bactérie Neisseria meningitidis, appelée méningocoque, est une bactérie qui peut être présente dans la gorge et le nez sans provoquer de maladie. Cette bactérie peut se transmettre par voie aérienne et ne survit pas dans le milieu extérieur.

La transmission du méningocoque est donc interhumaine et nécessite un contact proche (moins de 1 mètre en face à face) et prolongé (au moins une heure d’affilée, voire moins en cas de toux ou d’éternuements).

Il existe plusieurs types de méningocoques. Les plus fréquents en France sont les méningocoques de groupe B, C, W et Y.

Le plus souvent, la présence de méningocoque n’entraîne pas de symptômes, mais dans certains cas il peut provoquer des maladies très graves comme les méningites ou les septicémies :

  • la méningite survient lorsque le méningocoque infecte le liquide et les membranes (méninges) qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière.
  • la septicémie est une infection généralisée. Le méningocoque provoque une infection généralisée du sang et se dissémine alors dans l’ensemble de l’organisme. L’état de santé se dégrade et des taches rouges ou violacées peuvent apparaître sur la peau, c’est la forme la plus grave, le purpura fulminans. C’est une urgence vitale.

  • La méningite se manifeste le plus souvent par les signes suivants : fièvre avec frissons, maux de tête importants notamment en cas d’exposition à la lumière, souvent accompagnés de vomissements.
  • Le purpura fulminans se caractérise par une fièvre élevée mal tolérée, associée à une ou plusieurs taches rouges ou violacées d’apparition rapide ne s’effaçant pas à la pression.

En cas d‘apparition de ces symptômes, contactez le 15.

 

D'autres symptômes sont également observés : troubles de la conscience, une couleur du visage pâle voire grise, de la diarrhée en plus de la fièvre et des vomissements, une intolérance à la lumière ou au bruit, une raideur de la nuque, des courbatures importantes, une grande fatigue, une importante somnolence, des paralysies oculaires ou encore des convulsions.

Que faire en cas de suspicion ?

En cas d'apparition des symptômes présentés ci-dessus, contactez le 15.

Une suspicion d’infection invasive à méningocoque nécessite une prise en charge médicale rapide et un transfert en urgence à l’hôpital.

  • La transmission du méningocoque est donc interhumaine par voie aérienne et nécessite un contact proche (moins de 1 mètre en face à face) et prolongé (au moins une heure d’affilée, voire moins en cas de toux ou d’éternuements).
  • La période d'incubation varie de 2 à 10 jours (moyenne de 3-4 jours). 
  • Il existe des porteurs sains qui ne présentent pas de symptômes mais qui peuvent néanmoins transmettre la bactérie.
  • Le méningocoque ne survit pas dans le milieu extérieur.

Comment arrêter la transmission ? 

Lorsque l’ARS reçoit le signalement d’un cas d’infection invasive à méningocoque, elle contacte individuellement toutes les personnes avec qui le/la malade a déclaré avoir eu un contact rapproché et prolongé dans les 10 jours précédant l’hospitalisation du malade.

Pour ces personnes, la prise d’un traitement antibiotique est recommandée le plus précocement possible afin d’arrêter la transmission.

Ce traitement est parfois complété dans un deuxième temps par une vaccination (selon le type de méningocoque documenté par le laboratoire).

  • Le vaccin méningococcique C conjugué est obligatoire pour tous les nourrissons nés depuis le 1er janvier 2018, avec une injection à l’âge de 5 mois et une 2e injection à l’âge de 12 mois.

Un rattrapage vaccinal (une seule injection) doit être effectué jusqu’à 24 ans révolus pour les enfants, adolescents et jeunes adultes non vaccinés, dans l’attente d’une couverture vaccinale suffisante de l’ensemble de la population, créant une immunité de groupe qui diminue naturellement la circulation du méningocoque C.

  • Depuis avril 2022, il est recommandé de vacciner tous les nourrissons contre les infections invasives à méningocoque B, par trois injections à 3 mois, 5 mois et 12 mois (rappel), avec un rattrapage possible jusqu’à l’âge de 2 ans.

Recommandations particulières :

Certaines personnes exposées à un risque élevé d’infection invasive à méningocoques (IIM) doivent être vaccinées par les vaccins contre les infections à méningocoques de sérogroupe B et des vaccins contre les infections de sérogroupes A, C, W, Y (vaccins tétravalents ACWY) :

  •  personnes immunodéprimées et leur entourage familial ;
  • personnes ayant été en contact étroit avec une personne présentant une infection invasive à méningocoque ;
  • personnels de laboratoire de recherche travaillant sur le méningocoque ;
  • voyageurs dans certaines conditions ;
  • population dans un contexte épidémique.

Prise en charge précoce des cas, et prophylaxie des cas secondaires

Tout signalement de cas suspect d’IIM est une urgence et doit être réalisé dans les plus brefs délais.

Dans cette situation, la cellule de veille, d’alerte et gestion sanitaire de l’ARS (7j/7, 24h/24) identifie les contacts du cas et peut proposer pour les personnes contact à risque :

  • Une antibioprophylaxie (prise d’antibiotique pour des personnes non malades en prévention) le plus rapidement possible (au maximum 10 jours après le dernier contact à risque avec le cas), en lien avec le médecin traitant ou le médecin de garde.
    • Elle a pour objectif d’éradiquer le portage de la souche virulente et de prévenir sa diffusion en population générale en réduisant le risque de cas secondaires.
    • Elle est proposée à tous les contacts à risque, quel que soit leur statut vaccinal.
  • Une vaccination spécifique selon le sérogroupe identifié peut également être proposée dans un deuxième temps.
    • Elle a pour objectif d’éviter la réintroduction de la souche de méningocoque dans la communauté de vie du cas et donc la circulation d’une souche pathogène.
    • Elle est proposée aux sujets appartenant à la même communauté de vie/collectivité s'ils se retrouvent de façon régulière et répétée dans l’entourage proche du cas.

Les recommandations concernant la prophylaxie autour d’un ou plusieurs cas d’infections invasives à méningocoques sont détaillées dans l’INSTRUCTION N° DGS/SP/2018/163 du 27 juillet 2018 relative à la prophylaxie des infections invasives à méningocoque.

ATTENTION à la tension sur la rifampicine sur le volet mise en œuvre de la prophylaxie. Se référer à la fiche aide-mémoire ci-dessous :

 

Déclaration obligatoire (DO) des infections invasives à méningocoque

Téléchargez la fiche de notification de l’infection invasive à méningocoque.

Cette fiche est à adresser par mail sans délai à : ars45-alerte@ars.sante.fr