Eaux de baignade

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Visuel eau baignade

Où se baigner dans un plan d'eau ou une rivière ? Pour ne pas prendre de risque, choisir des baignades aménagées, contrôlées et de bonne qualité.

Sur les 1 300 points de baignade en eau douce recensés au plan national en 2022, 40 étaient situés en région Centre-Val de Loire (soit environ 3 %).

Ces baignades en milieu naturel ouvertes au public, suivies dans le cadre du contrôle sanitaire par les Délégations départementales de l’Agence régionale de santé Centre-Val de Loire, se répartissaient ainsi :

- Cher : 6
- Eure-et-Loir : 0
- Indre : 14
- Indre-et-Loire : 8
- Loir-et-Cher : 5
- Loiret : 7

En fin de saison 2022, un classement des zones de baignade a été établi. Pour consulter le classement 2022 des baignades ouvertes en 2023, voir le dossier de presse du 26 juin 2023

En 2023, 39 baignades ont été ouvertes au public et ont fait l’objet d’un contrôle sanitaire par les délégations départementales de l’ARS Centre-Val de Loire (voir fichier "Bilan 2023 des eaux de baignade" ci-dessous).

Le contrôle des baignades

Qui ?

Dans le cadre des profils de baignade, la personne responsable de l’eau de baignade doit s’assurer en permanence de la bonne qualité de cette dernière par l’autosurveillance qu’elle met en œuvre. Par ailleurs, elle doit établir un programme de surveillance de l’eau de baignade et en informer le maire et l’ARS Centre-Val de Loire.  
Le suivi de la qualité des eaux de baignade est également assuré par les pôles santé publique et environnementale des Délégations départementales de l’ARS au travers du contrôle sanitaire. 
Les résultats de ce contrôle, assortis des conclusions sanitaires des délégations départementales de l'ARS, sont transmis aux personnes responsables des eaux de baignades concernées qui sont tenues de les afficher sur les lieux de baignade.

Quoi ?

Depuis 2010, ce contrôle porte uniquement sur l'évaluation de la qualité bactériologique des eaux de baignade : en effet, de nombreuses maladies peuvent être transmises par l’ingestion ou par contact avec une eau contenant des germes pathogènes (salmonelles, staphylocoques, entérovirus...). En raison de leur grande variété et des techniques lourdes à mettre en œuvre pour les identifier, la recherche des germes pathogènes n'est pas envisageable en routine. Cependant, ces derniers sont accompagnés, dans les milieux naturels, d'autres germes témoins de contamination fécale, plus sensibles et dont la recherche est simple, rapide et peu coûteuse : seuls Escherichia coli et entérocoques intestinaux sont donc recherchés. 
Un examen visuel de l’eau (mousse, huiles minérales,…) est également réalisé et peut parfois être accompagné d’analyses d’identification. En complément, des paramètres de terrain peuvent être vérifiés (pH, saturation en oxygène, transparence,…) au regard de leur pertinence vis-à-vis des risques d’eutrophisation (croissance excessive des plantes et des algues due à la forte disponibilité des nutriments). 
En cas de risques sanitaires particuliers (cyanobactéries…), des analyses spécifiques sont effectuées. Les cyanobactéries présentes dans les eaux de baignade sont, selon leurs types, susceptibles de produire certaines toxines. Ces toxines peuvent engendrer des troubles dermiques, gastriques, neurologiques plus ou moins importants sur les baigneurs. 

Où ?

Les points de contrôle se situent dans les zones aménagées et dans les lieux habituellement fréquentés et non interdits de façon permanente à la baignade. 

Quand ?

La fréquence de contrôle de la qualité des eaux de baignade est en général bimensuelle pendant la saison balnéaire, avec un premier prélèvement témoin avant le début de saison, celle-ci étant définie comme "la période durant laquelle une affluence importante des baigneurs peut être envisagée compte tenu des usages locaux, y compris des éventuelles dispositions locales concernant la pratique de la baignade ainsi que des conditions météorologiques". 
Le nombre de prélèvements ne peut être inférieur à 4 par saison balnéaire. 

Noyade

En baignade, le danger numéro un demeure celui de la noyade. Du 1er juin au 30 septembre 2021, Santé publique France a mené l’enquête "NOYADES 2021" avec le soutien des ministères de la Solidarité et de la Prévention, de l’Intérieur, des Sports et de la Transition écologique et de la cohésion des territoires.
Par rapport à la dernière enquête menée en 2018, on observe une baisse de 10% du nombre de noyades accidentelles en France (1 480 en 2021 contre 1 649 en 2018) et une stabilisation de la part de noyades accidentelles suivies de décès (27 % en 2021 contre 25 % en 2018). La baisse du nombre total de noyades accidentelles en 2021 peut notamment s'expliquer par des conditions météorologiques peu favorables à la baignade cette année là au niveau national. 

Consulter le communiqué de presse interministériel du 21 juin 2022 et les mesures de prévention à adopter

Visuel Noyade - enfants

Contaminations microbiologiques liées à la qualité des eaux

Certaines personnes malades émettent des germes dits pathogènes que l'on pourra retrouver dans les eaux usées rejetées dans le milieu. Les baigneurs eux-mêmes, par ailleurs, apportent des germes dans l'eau. Dans l'eau, les germes pathogènes sont assez difficiles à détecter ; on recherche donc les germes banals, dits germes témoins de contamination fécale.
Le contact avec des germes pathogènes en quantité importante peut entraîner des maladies de la sphère oto-rhino laryngée ou de l'appareil digestif.
Une eau de baignade, dans laquelle ces normes sont respectées, présente peu de risques de contaminations bactériologiques pour la santé du baigneur. A contrario, il est difficile d'identifier précisément le risque encouru par une personne qui se baigne dans une eau dite de mauvaise qualité. Ce risque dépend de l'état de santé du baigneur lui-même.

Dermatite

La dermatite des baigneurs, liée à la présence de cercaires (larves de parasites normalement hébergées chez les canards) dans des eaux se manifeste par des démangeaisons. Peu après la baignade, apparaissent de petites plaques rouges et des vésicules. L'intensité des démangeaisons s'accentue la nuit suivant la baignade parfois avec de la fièvre, une inflammation des ganglions et un affaiblissement général. 

Leptospirose

De nombreuses variétés de leptospires (bactéries responsables de l'apparition de la maladie), sont présentes dans l'environnement. Beaucoup de mammifères sauvages ou domestiques (rat, bétail, chiens) peuvent être infectés et constituent les principaux réservoirs. La leptospirose se transmet essentiellement selon deux modes, par voie digestive (absorption d'aliments souillés par l'urine d'animaux malades) et par contact cutané avec le milieu extérieur (en particulier l'eau).
Cette maladie infectieuse était, à l'origine, surtout connue comme maladie professionnelle (égoutiers, agriculteurs, vétérinaires...). Elle devient de plus en plus une maladie liée aux loisirs aquatiques. Dans l'eau douce, un grand nombre de leptospires peuvent être présentes mais toutes ne sont pas pathogènes.

Cyanobactéries

La présence de cyanobactéries et de leurs toxines dans les eaux de baignades peut affecter la santé des usagers.
Ces microorganismes peuvent donner à l’eau une couleur intense "vert-bleu" et peuvent produire et libérer des toxines à l’origine de risques sanitaires pour les baigneurs (irritations et rougeurs de la peau, des yeux et des muqueuses, et en cas d’ingestion : maux de ventre diarrhées, nausées, vomissements).

Sur les sites de baignade à risque, une surveillance analytique est mise en place par l’ARS. Des recommandations sanitaires sont diffusées par l’ARS auprès des gestionnaires de sites, pour un relai envers les usagers (prise de douche après la baignade, baignade dans une zone délimitée). Les mesures sanitaires peuvent aller jusqu’à la fermeture temporaire du site.
Au-delà de cette coloration, les cyanobactéries peuvent parfois coloniser le fond des rivières l'été, voire en début d'automne. Elles forment des plaques (biofilms) de couleur vert / brun foncée à la surface des cailloux, qui peuvent se détacher et s'accumuler sur les bords (flocs, amas ressemblant à des algues). Elles peuvent être à l'origine d'intoxications, notamment chez les chiens.

Pour éviter ces risques, il est important de connaitre les précautions de bon sens à mettre en œuvre, simples et dont chacun a la responsabilité en téléchargeant ci-dessous : les affiches de prévention régionale cyanobactéries benthiques (en cours d’eau) ou cyanobactéries planctoniques (en plan d’eau).

Soleil, chaleur et alimentation

Chaque année, de nombreuses interventions ont lieu à la suite d'insolations. Par ailleurs, l'exposition excessive au soleil accélère le vieillissement de la peau et joue un rôle essentiel dans l'apparition des cancers cutanés (mélanomes) dont la fréquence est en progression constante chez des patients de plus en plus jeunes.
La déshydratation touche plus particulièrement les nourrissons et les enfants dont les besoins en eau sont supérieurs aux adultes. Les vacances sont souvent une période pendant laquelle les habitudes alimentaires sont quelque peu modifiées ; il est recommandé d'avoir une alimentation adaptée et de veiller aux bonnes conditions de conservation des aliments, d'éviter la baignade dans les deux heures qui suivent la prise d'un repas (risque d'hydrocution).
Propreté du sable
La question de la propreté du sable des plages est naturellement posée en marge de celle relative à la salubrité des eaux de baignades. Il n'est pas exclu, en effet, qu'un sable souillé soit à l'origine d'affections dermatologiques. Il est donc nécessaire d'assurer une propreté rigoureuse du sable en effectuant un enlèvement régulier des déchets déposés sur les plages et en interdisant leur accès aux animaux domestiques. Une sensibilisation du public sur la nécessité de gérer correctement ses déchets est nécessaire.
L'usager doit éviter de s'allonger à même le sable. Il lui est conseillé d'utiliser des serviettes ou autres dispositifs (matelas) maintenus en bon état de propreté, surtout si ces derniers sont d'usage collectif.