En France, le nombre de nouveaux cas par an est actuellement estimé à 155 000, autrement dit un AVC survient toutes les 4 minutes. Même si tous les AVC n’ont pas la même sévérité, ils sont la 1ère cause de handicap moteur acquis de l’adulte, la 2ème cause de démence et la 3ème cause de mortalité.
Bien que plus fréquente chez les sujets âgés, l’AVC est une pathologie qui peut survenir à tous les âges, dont l’incidence augmente chez les personnes de moins de 65 ans. L’AVC peut également survenir chez l’enfant (1 000/an en France environ).
La prise en charge de l’AVC est une course contre la montre impliquant un grand nombre d’acteurs de santé, entre le moment ou les symptômes surviennent et le traitement. Cette étape clé est abordée dans la partie "urgence immédiate", avec les établissements ayant la possibilité d’assurer cette prise en charge. Lorsqu’il n’y a pas de recours à ce parcours, une étape hospitalière reste nécessaire au moment de la survenue de l’AVC.
Lorsqu’un AVC survient et que l’appel au 15 a lieu, le SAMU se met en relation avec un médecin neurovasculaire exerçant au sein d’une Unité neuro-vasculaire (UNV) et le patient est orienté vers la l’établissement le plus proche apte à le prendre en charge : il s’agira soit d’une UNV soit d’un site de téléAVC.
L’Unité neuro-vasculaire (UNV) est une unité dédiée spécifiquement à la prise en charge des AVC. Elle rassemble dans un même lieu des équipes pluriprofessionnelles spécialisées dans la prise en charge (diagnostic, traitement, rééducation précoce …) des personnes victimes d’AVC. Elle est un traitement en soi puisqu’elle permet de réduire la morbi-mortalité d’au moins 30 %.
Le téléAVC pour la télé-thrombolyse est une organisation mettant en lien un service d’urgence disposant d’un accès prioritaire à l’imagerie, et une UNV.
Cette organisation permet la mise en œuvre rapide du processus de diagnostic et de traitement des AVC pour des lieux éloignés d’une UNV. Elle s’appuie sur des outils de télésanté permettant la transmission sécurisée à distance du dossier médicale incluant l’imagerie, et la possibilité d’examiner le patient à distance en binôme (neurologue et urgentiste) via une visioconférence. Le traitement d’urgence pourra ainsi être administré sans délai s’il est indiqué par le neurologue. Dès l’administration du traitement, le patient est ensuite transféré vers l’UNV.
Les lieux de prise en charge en urgence immédiate
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Lorsqu’un patient nécessite un traitement spécialisé comme la thrombectomie mécanique, il est immédiatement transféré vers un centre de recours disposant de cette technique : à ce jour en région Centre-Val de Loire, seul le CHRU Bretonneau à Tours dispose de l’équipe et des infrastructures nécessaires pour cela. Pour certaines UNV comme Dreux et Chartres, les centres les plus proches se situent dans Paris et sa banlieue. L’efficacité de ce geste étant directement dépendante du délai dans lequel le geste a lieu par rapport à la survenue de l’AVC, seul le temps d’accès à la structure est déterminant dans le choix du lieu d’intervention.
La thrombectomie mécanique est un geste de radiologie interventionnelle, réalisé sous contrôle radiologique dans un bloc opératoire dédié. Elle a pour objectif le retrait mécanique du caillot responsable de l’AVC. Lors de cette procédure, un cathéter est introduit par l’artère fémorale et est remonté jusqu’à l’artère cérébrale obstruée. Le caillot est ensuite capturé par un grillage souple ou aspiré, et est ensuite retiré de l’organisme.
Lorsqu’un patient victime d’AVC n’a pas accédé à l’étape initiale du parcours décrit ci-dessus, plusieurs lieux de prise en charge sont possibles :
- en UNV,
- au sein d’un service de neurologie sans UNV affiliée,
- dans tout autre service de médecine,
- au sein du service des urgences avant un retour dans le lieu de vie.
En l’absence d’hospitalisation en UNV, un contact est souhaitable avec l’UNV de proximité afin de s’assurer de la bonne qualité de la prise en charge.
L’hospitalisation sera nécessaire pour identifier la cause de l’AVC, traiter la cause si possible, et mettre en place ou optimiser la prévention secondaire, mettre en place ce qui est nécessaire pour éviter et/ou traiter les complications, identifier et débuter la prise en charge des déficiences, juger de la meilleure orientation post-hospitalisation.
Parfois l’hospitalisation n’est pas nécessaire notamment si la récupération est rapidement satisfaisante, toutefois l’ensemble des éléments sus-cités auront été évalués avant de quitter l’hôpital.
Les services de neurologie
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