Intoxication au monoxyde de carbone

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Visuel intoxication monoxyde de carbone

Inodore, incolore, indétectable par l'homme, le monoxyde de carbone (CO) est la première cause de mortalité accidentelle par toxique en France. Le monoxyde de carbone est gaz asphyxiant très toxique qui prend la place de l'oxygène dans le sang. Pour éviter les intoxications, des gestes simples existent.

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En cas d'accident...

- aérer immédiatement les locaux

- appeler les secours

- faire évacuer les locaux

Les appareils de chauffage ou de production d'eau chaude, fonctionnant au bois, charbon, fioul, gaz, peuvent dégager d'importantes quantités d'un gaz toxique, le monoxyde de carbone (CO). Des intoxications peuvent se produire s'ils présentent des défauts d'installation ou d'utilisation, si leur entretien est  insuffisant ou s'ils sont employés dans des locaux peu ventilés.

Des conditions météorologiques telles que vent violent, redoux ou brouillard augmentent les risques d'intoxication. En effet, ces conditions climatiques diminuent le tirage des conduits de fumées et peuvent provoquer une accumulation de CO à l'intérieur des habitations.

Spot radio diffusé lors de la campagne de prévention novembre / décembre 2022

Le monoxyde de carbone est un gaz incolore et inodore. Sa densité est voisine de celle de l’air. Sa présence résulte d’une combustion incomplète, et ce quel que soit le combustible utilisé : bois, butane, charbon, essence, fuel, gaz naturel, pétrole, propane. Il diffuse très vite dans l’environnement.

Il agit comme un gaz asphyxiant très toxique qui, absorbé en quelques minutes par l’organisme, se fixe sur l’hémoglobine.

Les signes d'une intoxication peu sévère au CO ne sont pas spécifiques : fatigue, nausées, vomissements, maux de tête et apparaissent plus ou moins rapidement.

Une intoxication grave peut conduire à la perte de conscience, voire au décès et ce, en quelques minutes seulement.

Le CO peut également entraîner des séquelles, parmi lesquelles des troubles nerveux, des atteintes cardiaques…

Enfin, la toxicité est plus sévère chez les femmes enceintes (atteinte fœtale).

En cas d'accident...

  • Aérer immédiatement les locaux en ouvrant portes et fenêtres
  • Appeler les secours : 18 pour les pompiers ou 15 pour le SAMU
  • Faire évacuer les locaux et vider les lieux de leurs occupant

 

Les bons gestes de prévention

  • Faire systématiquement vérifier par un professionnel avant chaque saison hivernale les installations permettant le chauffage et la production d'eau chaude, ainsi que les conduits de fumée,
  • Aérer les pièces tous les jours,
  • Maintenir les systèmes de ventilation en bon état de fonctionnement,
  • Ne pas obstruer les entrées et sorties d'air,
  • Respecter les instructions d'utilisation des appareils à combustion prescrites par le fabricant  (un chauffage d’appoint ne doit pas être utilisé de manière continue),
  • Placer les groupes électrogènes à l'extérieur des bâtiments et à distance des prises d’air et des ouvrants,
  • Ne pas utiliser de cuisinières, braseros, ou de barbecues pour se chauffer.

Avant l’hiver

- Faire intervenir un professionnel qualifié pour contrôler et entretenir les installations de chauffage (chaudières, poêles et inserts) et les chauffe-eaux ;
- Faire ramoner les conduits de fumée par un professionnel et par action mécanique, et faire vérifier leur étanchéité.

Toute l’année

- Aérer régulièrement le logement même lorsqu’il fait froid, ne jamais obstruer les entrées et sorties d’air (grille d’aération dans la cuisine, la salle d’eau, la chaufferie);
- Les chauffages d’appoint, même munis de dispositifs de sécurité, ne doivent pas être utilisés en continu. Les consignes d’utilisation, fournies par le fabriquant, doivent être respectées. L’appareil doit être situé dans une pièce correctement ventilée;
- Les groupes électrogènes ne doivent jamais être placés dans un lieu fermé (maison, cave, garage, grenier…), mais à l’extérieur des bâtiments et éloignés des prises d’air.

Cas particulier des lieux de manifestation ou de rassemblement (lieux de culte ou de sport, salles des fêtes…), les responsables de ces établissements ou les organisateurs doivent s’assurer du bon état de fonctionnement des installations de chauffage, appareils et accessoires à combustible gazeux et conserver à jour le livret d’entretien. Ces équipements ne doivent fonctionner qu’en période d’occupation des lieux. 

Depuis début 2005, un dispositif de surveillance des intoxications au monoxyde de carbone (CO) existe en région Centre-Val de Loire. Il associe principalement les services de secours et d'urgence, les Délégations départementales de l'ARS Centre-Val de Loire, le Centre Anti-Poison d'Angers et les services communaux d'hygiène et de santé. 

Ce dispositif vise un double objectif : l’alerte à visée préventive immédiate afin d’écarter les personnes exposées de la source de monoxyde de carbone et la prévention des premières intoxications ou récidives par la gestion du risque d’une part, et l’information à visée épidémiologique. Le système de surveillance des cas d’intoxications repose sur un dispositif de déclaration par :

  • les services d’urgence des hôpitaux,
  • les services d’oxygénothérapie hyperbare,
  • les services d’incendie et de secours (Sdis),
  • les laboratoires d’analyses médicales,
  • les médecins généralistes…

Toute intoxication au monoxyde de carbone doit être déclarée sans délai au Centre Anti-Poison d'Angers (téléphone : 02.41.48.21.21 - fax : 02.41.35.55.07) qui effectue une enquête médicale et qui transmet le signalement à la plateforme régionale d'urgence et d'alertes sanitaires de l'ARS.

Des enquêtes environnementales et médicales sont alors mises en œuvre pour décrire les cas et identifier l’origine de l’intoxication.