Qualité de l'eau potable en 2020

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Visuel eau alimentation 2017

En Centre-Val de Loire plus de 13 000 prélèvements sont annuellement planifiés par l’ARS, au titre du contrôle sanitaire, pour s’assurer de la qualité de l’eau distribuée depuis la ressource jusqu’au robinet du consommateur. Les éléments présentés ci-dessous constituent une synthèse régionale de la qualité des eaux distribuées pour l’année 2020.

En 2020, 98,5 % de la population régionale a bénéficié d’une eau de bonne qualité bactériologique, avec un taux de conformité des analyses supérieur à 95 %. Par ailleurs, 1,5 % de la population régionale a été desservie par une eau dont le taux de conformité était compris entre 70 % et 95 %. Une petite unité de distribution de l’Indre desservant 113 habitants a été alimentée par une eau de mauvaise qualité bactériologique, soit un taux de conformité inférieur à 70 %.

Répartition par département des unités de distribution (UDI) et de la population en fonction du taux de non-conformité bactériologique en 2020

Tableau données bactériologiques 2020

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En 2020, 28 704 habitants, soit 1,1 % de la population régionale, ont été alimentés par une eau dont la teneur moyenne en nitrates a dépassé 50 mg/l. Des restrictions de consommation de l’eau pour les femmes enceintes et les nourrissons ont été prononcées. Le département d’Eure-et-Loir reste, comme les années précédentes, le département le plus concerné de la région.

De plus, il est à noter qu’une UDI du Loiret alimentant 287 habitants a dépassé le seuil de 100 mg/L de nitrates dans les eaux distribuées : une interdiction de consommation de l’eau a été prononcée dans l’attente d’un retour à la conformité.

En 10 ans, une diminution du nombre d’habitants desservis par une eau non conforme en nitrates est observée. Cette amélioration résulte principalement de la mise en place d’interconnexions, du recours à de nouvelles ressources, voire de l’installation de stations de traitement de dénitrification. La récente augmentation constatée depuis 2018 est imputable en partie, dans un contexte de sécheresse et de déficit pluviométrique, à des baisses de niveaux des nappes d’eaux souterraines entraînant des modifications des ressources en eau utilisées pour l’alimentation en eau potable.

Répartition par département des unités de distribution (UDI) et de la population en fonction des teneurs moyennes en nitrates dans l’eau distribuée en 2020

Données sur les nitrates présents dans l'eau potable en 2020

Évolution du nombre d’unités de distribution non conformes et de la population alimentée par une eau non conforme en nitrates depuis 2012

Évolution du nombre d’unités de distribution non conformes et de la population alimentée par une eau non conforme en nitrates depuis 2012

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En région Centre-Val de Loire, en 2020 : 

  • 86 % de la population, soit 2 218 663 habitants, ont été alimentés par de l’eau conforme aux limites de qualité,
  • 5 % de la population, soit 123 877 habitants, ont été alimentés par de l’eau ayant fait l’objet d’un dépassement ponctuel (de moins de 30 jours) en pesticides,
  • 9 % de la population, soit 245 405 habitants, ont été alimentés par de l’eau ayant présenté des dépassements récurrents (plus de 30 jours dans l’année) en pesticides.

En 2018, la recherche dans l’eau de nouvelles molécules, issues notamment de la dégradation du métolachlore et du métazachlore (herbicides), avait entraîné une forte hausse des non conformités par rapport au bilan de l’année 2017. Il est constaté depuis l’année 2019 une amélioration sensible et régulière de la qualité des eaux distribuées. Ainsi, au niveau régional, le nombre d’habitants concernés par des non conformités chroniques a diminué de près de 200 000 habitants, passant de 17 % (en 2018) à 9 % de la population régionale.

Ces dépassements n’ont toutefois pas nécessité la mise en place de restriction de l’utilisation de l’eau pour les usages alimentaires, conformément aux préconisations de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES). En effet, pour ces paramètres non conformes, aucun dépassement de la valeur sanitaire maximale (Vmax) définie par l’ANSES n’a été observé.

Par ailleurs, il convient de noter que, depuis le début de l’année 2021, l’instruction de la DGS du 18 décembre 2020 a modifié les exigences de qualité qui s’appliquent pour certains paramètres issus de la dégradation dans l’environnement de substances actives de pesticides. Cela concerne notamment l’ESA et l’OXA métazachlore, l’ESA et l’OXA acétochlore, l’ESA alachlore et l’OXA métolachlore. Cet assouplissement a entraîné des retours à la conformité pour certaines unités de distribution (UDI) mentionnées comme distribuant une eau non conforme en 2020. Pour rappel, les dernières données relatives à la qualité de l’eau distribuée dans chaque commune sont disponibles sur le site www.eaupotable.sante.gouv.fr.

Pour en savoir plus sur la réglementation applicable et sur les évolutions précitées, il convient de se référer aux règles de gestion applicables mentionnées dans la rubrique Réglementation / onglet pesticides

Répartition par département des unités de distribution (UDI) et de la population en fonction des teneurs maximales en pesticides dans l’eau distribuée en 2020

Répartition par département des unités de distribution (UDI) et de la population en fonction des teneurs maximales en pesticides dans l’eau distribuée en 2020

Évolution du nombre d’unités de distribution non conformes et de la population alimentée par une eau non conforme en pesticides depuis 2012

Évolution du nombre d’unités de distribution non conformes et de la population alimentée par une eau non conforme en pesticides depuis 2012

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1 617 analyses de chlorure de vinyle monomère (CVM) ont été réalisées en 2020 aux robinets d’immeubles ou de logements. Le taux de non-conformités a été de 6 % et les non-conformités confirmées ont représenté 2,7 % des analyses. Il convient de préciser que la présence de CVM en un point ne signifie pas que cette pollution affecte l’ensemble du réseau ou de la ville. En effet, la présence de CVM est liée à l'existence de conduites en PVC posées avant 1980 et les concentrations rencontrées dépendent de paramètres locaux (linéaires de conduites concernées, temps de séjour de l’eau dans les conduites…).

En pratique, les extrémités de réseaux, en zone rurale plus particulièrement, sont les plus concernées en raison d’un temps de contact de l’eau majoré dans les canalisations. Leur impact est donc limité concernant la population exposée. Des restrictions de consommation ont été prononcées dans les secteurs concernés en cas de non-conformité confirmée et d’absence de plan d’actions permettant un retour à la normale.

L’ARS Centre-Val de Loire a engagé en 2012 une campagne de mesures des ions perchlorate dans les eaux destinées à la consommation humaine mettant en évidence la nécessité de suivre ce paramètre principalement dans le Loiret et l’Eure-et-Loir.

Fin 2020, 17 UDI du Loiret totalisant 15 318 habitants (soit 2,3 % de la population), 50 UDI d’Eure-et-Loir (98 321 habitants soit 23 % de la population) et une UDI de l’Indre (3 534 habitants soit 1,6 % de la population) étaient alimentées par une eau dont la teneur moyenne en ions perchlorate a dépassé le seuil de 4 µg/l, à partir duquel il est recommandé de limiter l’utilisation de l’eau pour la préparation des biberons des nourrissons de moins de 6 mois. De plus, sept UDI du Loiret totalisant 2 194 habitants (soit 0,3 % de la population) ont été alimentées par une eau dont la teneur moyenne en ions perchlorate a dépassé le seuil de 15 µg/l à partir duquel il est recommandé de limiter l’utilisation de l’eau pour la préparation des biberons des nourrissons de moins de 6 mois, ainsi que pour les femmes enceintes et allaitantes. Des recommandations adaptées de limitation de consommation ont été adressées aux abonnés.

En 2020, au niveau régional, 32 UDI représentant 32 695 habitants, soit 1 % de la population régionale, ont consommé une eau dont la teneur moyenne en sélénium a dépassé la limite de qualité. En fonction des concentrations observées, des messages d’information adaptés ont été diffusés aux populations concernées, notamment des recommandations de non prise de compléments alimentaires à base de sélénium.

Répartition par département des unités de distribution (UDI) et de la population en fonction des teneurs moyennes en sélénium dans l’eau distribuée en 2020

Répartition par département des unités de distribution (UDI) et de la population en fonction des teneurs moyennes en sélénium dans l’eau distribuée en 2020

Les eaux destinées à la consommation humaine produites à partir d’eaux d’origine souterraine font l’objet d’une surveillance réglementaire du radon, gaz formé à partir du radium naturellement présent dans le sol. En région Centre-Val de Loire, au niveau de l’eau distribuée, l’historique du suivi mis en place par l’ARS ne met pas en évidence de dépassements de la référence de qualité de 100 Bq/L hormis sur une unité de distribution du Loiret desservant 1 992 habitants. Cette situation est imputable à une anomalie géologique et ne nécessite pas de restriction de consommation, au regard de concentrations mesurées, qui restent très inférieures au seuil de gestion de 1 000 Bq/L défini par la Direction générale de la Santé.

La dose indicative est un indicateur calculé à partir des radionucléides présents dans les eaux. Elle représente la dose efficace reçue durant une année de consommation. Sa référence de qualité dans l’eau de consommation est fixée à 0,1 mSv/an (pour comparaison, la dose efficace moyenne reçue due aux différentes sources de rayonnements d’origine naturelle est de l’ordre de 3 mSV/an d’après les données de l’IRSN). Le suivi mis en place par l’ARS met en évidence une absence de dépassement chronique de la référence de qualité pour ce paramètre, hormis pour une UDI du Loiret desservant 1 236 habitants. En l’absence de dépassement du seuil de gestion de 0,3 mSv/an, la mise en place de restrictions de consommation de l’eau n’est pas justifiée pour cette radioactivité d’origine naturelle.

Enfin, la mesure du tritium dans les eaux distribuées est un indicateur de radioactivité issue d’activités anthropiques. Dans la région Centre-Val de Loire, l’historique des données du contrôle sanitaire des eaux met en évidence l’absence de dépassement de la référence de qualité fixée à 100 Bq/L (maximum mesuré de 48 Bq/L en 2019 au niveau d’une station de traitement alimentée principalement par des eaux issues de la Loire).
 

Conclusion du bilan 2020

Ce bilan montre que l’eau distribuée dans la région est de qualité satisfaisante avec toutefois des disparités géographiques. Ainsi, les problèmes de qualité liés aux nitrates, mais également aux perchlorates et au sélénium, affectent majoritairement le sud-est du département d’Eure-et-Loir ainsi que le nord du département du Loiret.

Concernant les nitrates, cette synthèse met en évidence la nécessité d’agir pour prévenir les nouvelles contaminations de ressources en eau et pour solutionner, dans les meilleurs délais, les situations de non conformités observées au niveau de l’eau distribuée. Sur ce point, il convient de noter le contexte de mise en demeure de La France par la Commission européenne, le 30 octobre 2020, pour non-respect des exigences de la Directive européenne relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine.

Concernant les pesticides, il est constaté depuis 2019 une amélioration de la qualité des eaux distribuées. Ainsi, au niveau régional, le nombre d’habitants concernés par des non conformités chroniques a diminué de près de 200 000 habitants entre 2018 et 2020, passant de 17% à 9% de la population régionale. Ces dépassements n’ont toutefois pas nécessité la mise en place de restriction de l’utilisation de l’eau pour les usages alimentaires, conformément aux préconisations de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES). Depuis le début de l’année 2021, et sur la base de l’expertise de l’ANSES, un assouplissement des exigences de qualité s’applique pour certains paramètres issus de la dégradation dans l’environnement de substances actives de pesticides. Les dernières données relatives à la qualité de l’eau distribuée dans chaque commune, avec les conclusions sanitaires de l’ARS, sont disponibles sur le site www.eaupotable.sante.gouv.fr.

Cette synthèse doit permettre de sensibiliser les acteurs de l’eau sur la fragilité de la ressource dans la région et de conduire au développement de projets territoriaux portant l’amélioration de la qualité de l’eau : élaboration et mise en œuvre de Plans de gestion de la sécurité sanitaire des eaux distribuées (PGSSE), de mesures de protection de la ressource en eau…

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Pour en savoir plus

Les risques sanitaires et les règles de gestion applicables aux non conformités sont mentionnés dans la rubrique "réglementation".