Les chenilles processionnaires : gare aux poils urticants !

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Les chenilles processionnaires du pin et du chêne peuvent libérer des poils microscopiques, très urticants. Si le risque d’exposition est maximum lors des processions, les nids, même vides, peuvent rester dangereux plusieurs années. Découvrez ici nos recommandations.

Deux espèces de chenilles urticantes sont présentes en région Centre-Val de Loire : la processionnaire du pin et la processionnaire du chêne.

La processionnaire du pin est désormais présente sur tout le territoire régional, après avoir progressé depuis le sud-ouest. Les chenilles sont urticantes de novembre à mars.

La processionnaire du chêne est surtout présente en Eure-et-Loir et dans le Loiret, en provenance du nord-est de la France ; mais des foyers peuvent se retrouver dans toute la région. Les chenilles sont urticantes de mai à juillet.

Les chenilles processionnaires du chêne et du pin possèdent des poils urticants qui peuvent se détacher très facilement sous l’effet du vent ou lors d’un contact. Ces poils peuvent être transportés sur de longues distances. Par leur structure particulière, ces poils s'accrochent facilement aux tissus (la peau et les muqueuses) y provoquant une réaction d’urtication par libération d'histamine (substance aussi libérée dans les réactions allergiques).

La survenue d’effets n’implique donc pas forcément d’avoir été en contact direct avec les chenilles.

Apparition dans les huit heures d'une éruption douloureuse avec de sévères démangeaisons. Les poils urticants se dispersent aisément par la sueur, le grattage et le frottement ou par l'intermédiaire des vêtements.

Développement après 1 à 4 heures d'une conjonctivite (yeux rouges, douloureux et larmoyants).

Les poils urticants irritent les voies respiratoires. Cette irritation se manifeste par des éternuements, des maux de gorge, des difficultés à déglutir et éventuellement des difficultés respiratoires.

Il se produit une inflammation des muqueuses de la bouche et des intestins qui s'accompagne de symptômes tels que de l'hypersalivation, des vomissements et des douleurs abdominales.

En cas de réaction allergique au niveau des yeux, de la peau ou des voies respiratoires : consulter rapidement un médecin.

Pour se prémunir des effets sur la santé, il est recommandé d’éviter autant que possible les expositions aux chenilles et à leurs nids :

  • Ne pas s’approcher et ne pas toucher les chenilles ou de leur nid, en particulier les enfants,
  • Ne pas se promener sous les arbres porteurs de nids,
  • Porter des vêtements longs en cas de promenade en forêt ou près d’arbres infestés,
  • Éviter de se frotter les yeux pendant ou au retour d’une balade,
  • Bien laver les fruits et les légumes de son jardin s’il y a des nids ou des processions à proximité,
  • Éviter de faire sécher le linge à côté d’arbres infestés.

En cas de suspicion d’exposition aux chenilles, prendre une douche et changer de vêtements.

La présence généralisée des chenilles processionnaires empêche d’envisager son éradication. En milieu urbain, l’Anses propose une approche graduée en fonction de la sensibilité du milieu et conseille :

  • une tolérance « zéro », dans les seules zones où les contraintes locales exigent l’éradication des populations de processionnaires (cours d’école, arbre remarquable, parc très fréquenté, avenue bordée d’arbres à grand intérêt touristique…),
  • et un cas où la présence de faibles niveaux de populations de chenilles peut être acceptée et comprise par les riverains (bords de routes, grands parcs urbains etc).

Afin de prévenir la présence de processionnaire dans les zones urbaines, il est possible d’agir sur le choix des espèces et sur l’environnement des arbres les plus vulnérables (un arbre isolé sera plus sujet aux attaques de processionnaire, ainsi qu’un arbre soumis à un éclairage artificiel : le papillon de la processionnaire est en effet un papillon de nuit).

Les résineux sont attaqués par la processionnaire du pin avec l’ordre de préférence suivant (source : préfecture du Lot) :

- pin noir d’Autriche (Pinus nigra subsp. nigricans) ;

- pin Laricio de Corse (Pinus nigra subsp. laricio) ;

- pin Laricio Sulzmann (Pinus nigra subsp. clusiana) ;

- pin maritime (Pinus pinaster) ;

- pin sylvestre (Pinus sylvestris) ;

- pin d’Alep (Pinus halepensis) ;

- cèdre de l’Atlas (Cedrus atlantica Carr.), cèdre du Liban (Cedrus libani) ;

- douglas (Pseudotsuga menziesii) ;

- sapin (Abies concolor) ;