Dépistage du cancer du col de l'utérus

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Cancer col utérus

Deux moyens efficaces existent pour prévenir le cancer du col de l'utérus : le frottis de dépistage qui va détecter des cellules pré-cancéreuses du col et la vaccination contre les papillomavirus humains.

Qu'est-ce que le cancer du col de l'utérus ?

Les cancers du col de l’utérus sont provoqués par des virus de la famille des papillomavirus humains (HPV) ; ces virus se transmettent par voie sexuelle. En général, le corps parvient à les éliminer mais, dans certains cas, ces infections peuvent persister et provoquer des lésions au niveau du col de l’utérus. Ces lésions sont susceptibles, pour certaines, d’évoluer à terme vers un cancer.

Il existe deux moyens complémentaires de limiter ce risque : un test de dépistage, tous les trois ans pour toutes les femmes de 25 à 65 ans, et une vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) pour les jeunes filles à partir de 11 ans.

L’implication des médecins et des professionnels de santé (médecins généralistes, gynécologues, pédiatres, infirmiers et sages-femmes) dans la prévention de ce cancer est essentielle. La discussion plus systématique de la prévention, avec les parents dans le cas de la vaccination et avec les femmes pour le dépistage, constitue le mode d’information privilégié sur ce sujet.

Pour accompagner les professionnels de santé dans le dialogue avec leur patientèle, l’institut national du cancer propose des contenus et outils afin de répondre aux principales interrogations des parents, sur la vaccination, et des femmes sur le dépistage. 

Chaque année en France, le cancer du col de l'utérus touche 3 000 femmes et cause 1 100 décès. Or, ce cancer peut être dépisté très tôt grâce à la réalisation d'un test de dépistage tous les trois ans entre 25 et 65 ans. Ce test permet aussi de détecter des lésions précancéreuses et de les traiter avant qu'elles ne se transforment en cancer. On estime que 90 % des cancers du col de l’utérus pourraient être évités avec un test de dépistage réalisé tous les 3 ans.

Le test de dépistage repose sur l’analyse de cellules prélevées au niveau du col de l’utérus. Il permet de détecter au plus tôt des cellules anormales du col de l’utérus. La présence de cellules anormales ne signifie pas qu’il s’agit d’un cancer. Il est nécessaire d’effectuer des examens complémentaires pour préciser la nature de ces anomalies : 

  • si des lésions précancéreuses sont détectées, on peut les surveiller (certaines lésions pouvant régresser spontanément) ou les soigner et prévenir ainsi l’apparition d’un cancer,
  • si les examens complémentaires mettent en évidence un cancer, on peut le traiter à un stade généralement plus précoce et avec des soins plus légers qui permettront de préserver davantage la fertilité.

Chaque année, 35 000 lésions précancéreuses ou cancéreuses sont ainsi détectées.

La vaccination des jeunes filles contre les HPV doit être réalisée avant le début de la vie sexuelle, pour les protéger avant qu’elles ne soient exposées au risque d’infection (60 % des contaminations ont lieu pendant la première année de la vie sexuelle).

L’initiation de la vaccination contre les HPV à un âge précoce est un gage d’une meilleure réponse vaccinale. Elle peut aussi être proposée en rattrapage jusqu’à 19 ans révolus.

Depuis le lancement de la vaccination, il y a maintenant plus de 10 ans, plus de 270 millions de doses ont été administrées dans le monde [7] (99 pays en 2019). Nous disposons aujourd’hui de données solides démontrant son efficacité en vie réelle sur plusieurs indicateurs précoces et leur impact dans la population en comparaison avec la situation pré-vaccinale. Une étude [9] menée en 2019 a montré un impact significatif de la vaccination contre les HPV, 8 ans après son introduction, sur trois indicateurs précoces du cancer du col de l’utérus :

  • une réduction de 83 % de la prévalence des HPV 16 et 18 parmi les jeunes filles de 13-19 ans,
  • une réduction de 67 % des verrues anogénitales parmi les jeunes femmes de 15-19 ans,
  • une réduction de 51 % des lésions précancéreuses de haut grade (CIN 2+) parmi les jeunes femmes dépistées de 15-19 ans. 

Si ces vaccins n’ont pas encore démontré leur efficacité sur l’incidence des cancers en raison de leur mise sur le marché récente, leur efficacité sur les anomalies cervicales de haut grade est établie.

La vaccination n'élimine pas totalement le risque de développer un cancer du col de l’utérus. C'est pourquoi, même pour les femmes vaccinées, le dépistage du cancer du col de l'utérus tous les trois ans à partir de 25 ans reste important. Ces deux moyens d'agir sont complémentaires.